Fr. 2010. Drame de Rachid Bouchareb avec Jamel Debbouze, Sami Bouajila, Roschdy Zem. Dans le Paris des années 1950, le combat de trois frères pour l'indépendance de l'Algérie prend diverses formes. Scénario touffu et ambitieux. Récit hésitant entre drame politique, chronique familiale et film de gangsters. Ton parfois didactique. Quelques raccourcis historiques. Réalisation musclée. Interprétation solide. (sortie en salle: 25 mars 2011)
Dans le Paris des années 1950, le combat de trois frères pour l'indépendance de l'Algérie prend diverses formes. Scénario touffu et ambitieux. Récit hésitant entre drame politique, chronique familiale et film de gangsters. Ton parfois didactique. Quelques raccourcis historiques. Réalisation musclée. Interprétation solide. (sortie en salle: 25 mars 2011)
Oscillant entre drame politique, chronique familiale, fresque sociale et film de gangsters hollywoodien, Rachid Bouchareb ne réussit pas toujours à trouver dans ce projet à la fois vaste et personnel la juste mesure, encore moins le souffle épique de son INDIGÈNES, qui réunissait les trois mêmes solides interprètes. Dommage, car la première partie de HORS-LA-LOI est à la hauteur de son ambition: raconter du point de vue maghrébin, au moyen d'un scénario touffu (qui emprunte quelques raccourcis historiques), les mouvements politiques et tressaillements humains qui ont mené à l'indépendance de l'Algérie. Mais la seconde partie, au ton souvent didactique, est plombée par un excès d'effets spectaculaires et des ficelles dramatiques peu subtiles, qui enferment les personnages dans des archétypes. La portée du film à la réalisation pourtant musclée s'en trouve compromise.
Texte : Jean Beaulieu
Fernand Denis - La Libre Belgique
Dans INDIGÈNES, Bouchared était parvenu à insuffler un tel lyrisme, que le vent de l'épopée emportait toutes les réserves. Mais HORS-LA-LOI ne trouve jamais son souffle. Les acteurs Bouajila et Zem sont monolithiques (...) , alors que Jamel atteint ses limites dans le registre dramatique. (...) Bref, ça ne fonctionne que par intermittence, et le film coince plus qu'il ne vibre.
Thierry Jobin - Le Temps
(...) Bouchared noie la force du fait historique sous les afféteries de style, sans adopter le moindre point de vue, sinon celui de personnages érigés en héros quasi hollywoodiens. Et on comprend mieux le style présomptueux du film quand on entend le cinéaste (...) parler (...) d'un "IL ÉTAIT UNE FOIS EN ALGÉRIE". (...) Amateurs de films engagés (...), passez votre chemin.
Jean-Claude Raspiengeas - La Croix
(...) Rachid Bouchareb n’a pas retrouvé le souffle et l’ampleur d'INDIGÈNES. On est gêné devant ce chromo, mal mis en scène, au jeu appuyé, à la démonstration pesante, ridicule par moments (...), malgré une distribution enviable (...). Les acteurs en rajoutent, surlignent leurs personnages comme pour compenser la faiblesse de l’ensemble et tenter de sauver les meubles.
Éric Loret - Libération
On fait un effort. On branche le logiciel anti-pathos (...). On arrive du coup à trouver quelques belles images (...) et un certain sens de la baston. On ne peut pas dire qu'on s'ennuie désagréablement. Juste qu'on s'en fiche, car HORS-LA-LOI n'irrite pas au point de faire broncher l'électroencéphalogramme. Une heure après, il n'en reste rien.
François-Guillaume Lorrain - Le Point
Hormis un flic gaulliste compréhensif et une porteuse de valises enamourée, les Français ont le mauvais rôle: confiscation de terres en Algérie, (...) tortures dans les commissariats, ratonnade à Paris... (...) Difficile de ne pas sortir de HORS-LA-LOI avec un sentiment de culpabilité (...) Dans le même temps, il n'offre pas un tableau idyllique du FLN (...). Bref, voilà un film qui risque de faire débat.