Fr. 2010. Drame biographique de Joann Sfar avec Éric Elmosnino, Lucy Gordon, Laetitia Casta. De son enfance dans Paris occupée jusqu'à ses frasques des années 1980, la vie et la carrière fabuleuses du chanteur et compositeur Serge Gainsbourg. Portrait personnel, libre et fantaisiste d'un artiste marquant. Première partie imaginative et éclatée. Suite plus convenue. Reconstitution d'époque réussie. E. Elmosnino sidérant de vérité dans le rôle-titre. (sortie en salle: 2 avril 2010)
De son enfance dans Paris occupée jusqu'à ses frasques des années 1980, la vie et la carrière fabuleuses du chanteur et compositeur Serge Gainsbourg. Portrait personnel, libre et fantaisiste d'un artiste marquant. Première partie imaginative et éclatée. Suite plus convenue. Reconstitution d'époque réussie. E. Elmosnino sidérant de vérité dans le rôle-titre. (sortie en salle: 2 avril 2010)
Présenté comme un conte plutôt qu'une biographie classique, ce premier film du bédéiste Joann Sfar trace en effet un portrait personnel, libre et fantaisiste de l'artiste Gainsbourg. Cela dit, s'il met l'accent sur les débuts de peintre du controversé auteur-compositeur-interprète, Sfar tait complètement son apport au septième art. Du reste, la première partie du film s'avère plus imaginative et éclatée, les années de succès du chanteur puis ses frasques éthyliques des années 1980 étant illustrées de façon davantage convenue, sans réelles surprises. En revanche, la reconstitution d'époque vise juste et les mélodies du maître sont brillamment utilisées au fil du récit. Partageant une ressemblance troublante avec son modèle, Eric Elmosnino (BANCS PUBLICS) compose un Gainsbourg sidérant de vérité, qu'il parvient à rendre attachant et humain, même dans ses comportements les plus abjects. La regrettée Lucy Gordon (LES POUPÉES RUSSES) incarne une touchante Jane Birkin et Laetitia Casta (RUE DES PLAISIRS) imite à la perfection Brigitte Bardot.
Texte : Louis-Paul Rioux
Christophe Carrière - L'Express
Plutôt que de raconter sagement Serge Gainsbourg par le menu, (Sfar) fantasme le mythe, mélange vérités et illusions, transcende la réalité pour mieux souligner les ambitions et les angoisses d'un être exceptionnel. Donner chair au double de Gainsbourg (...) grâce à une marionnette vivante (...) n'est pas la seule idée de génie du réalisateur. (...). Et, de la décoration à la lumière en passant par les costumes, tout participe d'un élan artistique désignant GAINSBOURG comme l'exemple parfait du vrai bon film français.
Olivier Delcroix - Figaro Scope
Le défi était grand. Comment Joann Sfar, boulimique auteur de BD, pouvait-il (...) franchir le cap des images arrêtées pour celles en mouvement? Au final, c'est l'un des films français les plus audacieux (...). Doté d'un confortable budget (...), ce «biopic» poétique s'attaque au mythe Gainsbourg avec irrévérence et liberté. Éric Elmosnino ressuscite l'artiste avec brio, tandis que Lætitia Casta incarne une Brigitte Bardot plus sensuelle que jamais.
Manon Dumais - Voir
Afin d'illustrer à la fois la solitude et la dualité de Gainsbourg / Gainsbarre, Sfar a créé La Gueule, marionnette aux traits sémites exagérés (...). Une proposition originale qu'il faudra à tout prix accepter si l'on désire se laisser porter par ce biopic tissé de fantaisie, de poésie et de drôlerie. (...) Sous le maquillage subtil (...), Éric Elmosnino rend avec maestria les inflexions de la voix, le phrasé si singulier et la gestuelle propres à Serge Gainsbourg.