G.-B. 2010. Comédie policière de Ben Wheatley avec Robert Hill, Robin Hill, Julia Deakin. À leur sortie de prison, deux escrocs, un père et son fils, tentent d'identifier le proche qui les a trahis. Tragi-comédie aux motifs shakespeariens réjouissants. Scénario économe mais sans faille. Humour noir ravageur. Réalisation habile, sans apprêt. Interprétation d'un naturel bluffant. (sortie en salle: 3 décembre 2010)
À leur sortie de prison, deux escrocs, un père et son fils, tentent d'identifier le proche qui les a trahis. Tragi-comédie aux motifs shakespeariens réjouissants. Scénario économe mais sans faille. Humour noir ravageur. Réalisation habile, sans apprêt. Interprétation d'un naturel bluffant. (sortie en salle: 3 décembre 2010)
Cette tragi-comédie aux motifs shakespeariens convoque le souvenir du cinéma de Mike Leigh, avec sa peinture de milieu populaire centrée sur une famille dysfonctionnelle, pour ensuite trahir délibérément ce parti pris naturaliste. L'Anglais Ben Wheatley, qui signe ici son premier long métrage, est parvenu à tirer le maximum d'un budget modeste en centrant l'essentiel de l'action à l'intérieur même de la maison des protagonistes, siège d'une crise latente. Bien plus que l'enquête, qui donne lieu à d'hilarantes mises à mort, le drame familial dont la tension va crescendo constitue le véritable enjeu d'un scénario économe mais à la logique sans faille et à la progression dramatique implacable. L'humour noir ravageur, volontiers affiché mais souvent subtil, n'est pas sans rappeler celui des frères Coen. Le ton, au final, demeure assez singulier, à l'instar de la réalisation sans apprêt qui, en mode caméra à l'épaule, sait mettre en valeur sans en avoir l'air une foule de détails significatifs. D'un naturel bluffant, l'interprétation s'avère particulièrement réjouissante.
Texte : François Lévesque