Fr. 2010. Drame biographique de Olivier Assayas avec Edgar Ramirez, Ahmad Kaabour, Christoph Bach. La vie du terroriste Ilich Ramirez Sanchez, depuis son implication dans le Front populaire de la libération de la Palestine jusqu'à son arrestation au Soudan en 1994. Sujet complexe traité sans parti pris. Mise en scène dépouillée, à la manière d'un reportage de guerre. Reconstitution minutieuse. Remarquable E. Ramirez. (sortie en salle: 15 octobre 2010)
La vie du terroriste Ilich Ramirez Sanchez, depuis son implication dans le Front populaire de la libération de la Palestine jusqu'à son arrestation au Soudan en 1994. Sujet complexe traité sans parti pris. Mise en scène dépouillée, à la manière d'un reportage de guerre. Reconstitution minutieuse. Remarquable E. Ramirez. (sortie en salle: 15 octobre 2010)
Inspiré par la colossale recherche biographique effectuée par le journaliste Stephen Smith, le Français Olivier Assayas (IRMA VEP, LES DESTINÉES SENTIMENTALES) a circonscrit avec intelligence un sujet complexe, sans jamais prendre parti. Par son traitement factuel et objectif, CARLOS se veut une page d'histoire du terrorisme géopolitique, par laquelle le cinéaste ne vise pas tant la vérité historique que l'authenticité psychologique et émotionnelle des protagonistes. Sa mise en scène dénuée d'artifices confère à l'ensemble l'allure d'un reportage de guerre, impression que renforce la minutieuse reconstitution d'époque. Malgré la sobriété du traitement, Assayas maintient la tension et la fait subtilement grimper au moment opportun, par exemple lors de la prise d'otages des ministres de l'OPEP. Bien secondé par une distribution cosmopolite, Edgar Ramirez, dans le rôle-titre, est remarquable, tant par sa présence physique que par la subtilité de son jeu.
Texte : Manon Dumais
Natalia Wysocka - Ici Week-End / 24 heures
(...) Olivier Assayas offre un biopic riche, passionnant et exécuté d'une main de maître. Si les comparaisons avec le CHE risquent d'affluer, il reste que, contrairement à Soderbergh qui nous a totalement perdue à son second épisode (...), Assayas offre un film qui captive de bout en bout. Edgar Ramirez excelle quant à lui dans le rôle ultra complexe de Carlos, qu'il habite entièrement.
Marc-André Lussier - La Presse
D’un point de vue cinématographique, Assayas accouche (...) d’un film très maîtrisé, tant sur le plan de la forme qu’au chapitre du récit. La mise en scène, très fébrile, reflète en tous points l’époque où a sévi le célèbre terroriste. (...) son film, très rythmé, bénéficie de la performance d’Edgar Ramirez dans le rôle-titre. L’acteur d’origine vénézuélienne est tout simplement magistral. Son jeu force ici l’admiration.
Manon Dumais - Voir
(...) ce qui frappe dans cette magistrale leçon d'histoire (...), c'est l'authenticité (...). Jamais le cinéaste ne donne dans le spectaculaire ou la stylisation. Dans CARLOS, exit l'idéalisation (...) des années 70, autant que la hollywoodisation d'explosions et de fusillades. (...) les faits marquants du célèbre terroriste (...) sont racontés avec une sobriété exemplaire, sans effets de montage effréné ou de caméra hystérique, la tension s'installant d'elle-même.
Nicolas Schaller - Le Nouvel Observateur
Voici donc le montage cinéma (comprenez la version raccourcie) du CARLOS d’Olivier Assayas. Et il se substitue très bien aux cinq heures de la minisérie (...). Les enjeux politiques et biographiques, l’énergie rock de la mise en scène, le charisme animal d’Edgar Ramírez (dans le rôle-titre) y sont intacts. (...) Dommage que la dernière demi-heure, trop précipitée, sur la déchéance du personnage ait subi autant de coupes.
Samuel Douhaire - Télérama
Contraint de réduire son montage de moitié, Assayas a sacrifié des pans entiers de son scénario. (...) Inconvénient de ces ellipses expéditives: la disparition de beaux moments de digression(...). Avantage: le film gagne un surcroît d'énergie. Ça va vite, très vite (...). Le grand écran rend justice à la mise en scène d'Assayas (...). Il donne également toute la mesure de l'interprétation d'Edgar Ramirez. (...) le film lui doit beaucoup.
Marie Sauvion - Le Parisien
On se demandait comment Olivier Assayas réussirait à condenser les cinq heures trente de la série télé (...) en un film de deux heures quarante-cinq (quand même). Réponse: les années 1980, développées dans le troisième épisode, ont été sacrifiées. CARLOS LE FILM n'en reste pas moins une œuvre dense et palpitante, où la marche du monde l'emporte sur l'intime, mais qui brosse un fascinant portrait. L'acteur (...) Edgar Ramirez se révèle (...) d'une puissance sidérante.
Thomas Sotinel - Le Monde
(...) Edgar Ramirez n'a pas reçu le Prix d'interprétation masculine (à Cannes). L'injustice est plus flagrante en découvrant cette version qu'Olivier Assayas a montée pour le grand écran. La puissance de l'acteur (...) éclate avec encore plus de force.(...) il faut (...) aller voir CARLOS, LE FILM. C'est une expérience épuisante, électrisante; un voyage dans le temps qui force à quitter le présent, (...) puis à revenir à notre monde pour y retrouver les traces de cette épopée dérisoire.
Olivier de Bruyn - Le Point
Avec une intensité qui exclut le didactisme, le réalisateur donne à voir plusieurs décennies de géopolitique à travers le destin lugubre de son personnage. Constamment inventif d'un point de vue formel et porté par des comédiens hors pair (en premier lieu Edgar Ramirez, dans le rôle-titre), un film fascinant du premier au dernier plan.
Sébastien Le Fol - Le Figaro
Ce film est autant la radiographie d’un homme, le terroriste vénézuélien (...) Carlos, que d’une idéologie et d’une époque, le gauchisme et le tiers-mondisme des années 70. Rythmée, documentée et intelligemment jouée (dans le rôle de Carlos, le jeune Edgar Ramirez force l’admiration), cette chronique politique et sentimentale pourrait avoir été écrite par un ténor américain du thriller politique.