Arg. 2010. Thriller de Pablo Trapero avec Ricardo Darin, Martina Gusman, Carlos Weber. À Buenos Aires, un avocat aux pratiques malhonnêtes s'attire des ennuis lorsqu'il décide de se réformer après s'être épris d'une jeune médecin. Portrait pessimiste de l'Argentine actuelle. Scénario mélangeant efficacement critique sociale, romance et thriller. Dénouement complaisant. Mise en scène étudiée. Excellents interprètes. (sortie en salle: 8 avril 2011)
À Buenos Aires, un avocat aux pratiques malhonnêtes s'attire des ennuis lorsqu'il décide de se réformer après s'être épris d'une jeune médecin. Portrait pessimiste de l'Argentine actuelle. Scénario mélangeant efficacement critique sociale, romance et thriller. Dénouement complaisant. Mise en scène étudiée. Excellents interprètes. (sortie en salle: 8 avril 2011)
En Argentine, la route fait plus de 8000 victimes par année; une manne pour les avocats peu scrupuleux qui, profitant de la détresse de leurs familles, s'interposent pour les frauder. Pablo Trapero (LEONERA, inédit au Québec), s'inspire de cette réalité afin de brosser un portrait pessimiste, voire désespéré, de l'Argentine actuelle. Dénonçant avec véhémence l'absence de filet social tout en pointant du doigt ceux à qui cette situation profite, le scénario mélange efficacement critique sociale, romance et thriller. En cela, CARANCHO rejoint DANS SES YEUX, de Juan José Campanella, une filiation rendue encore plus manifeste par la présence de l'acteur Ricardo Darin au générique des deux longs métrages. Tout au long du film, le cinéaste fait croître la tension au moyen d'une mise en scène étudiée, parfois trop, mais dont la force d'évocation est décuplée par un montage précis. Le dénouement coup-de-poing, à l'ironie un peu lourde, apparaît en revanche complaisant. De leur côté, Darin et sa partenaire Martina Gusman excellent dans des partitions complexes.
Texte : François Lévesque
Guillemette Odicino - Télérama
Pablo Trapero (...) lorgne ouvertement vers le cinéma américain. Pour le meilleur: rythme de plus en plus haletant, asphalte mouillé et néons d'hôpital blafards sous lesquels défilent les brancards et les vautours. Pour le moins bon aussi: un scénario un peu forcé. Mais on oublie volontiers ces lourdeurs grâce aux deux acteurs, magnifiques amants de la nuit.
Guillaume Fournier - Voir
(...) ce suspens noir (...) impressionne par sa façon de transmettre les nombreuses informations nécessaires à sa compréhension sans jamais verser dans une quelconque forme de didactisme. Cette impression de facilité à rendre limpide le complexe et le multiple s'explique par la capacité de Trapero à ne pas bousculer inutilement le déroulement de son récit.
Julien Welter - L'Express
Peut-être parce qu'il était trop occupé à soigner la rencontre des deux acteurs, Pablo Trapero a oublié de clarifier cette histoire d'arnaque. Justement parce qu'il a soigné la rencontre des deux acteurs, leurs prestations émouvantes font heureusement oublier ce défaut de scénario.
Hubert Lizé - Le Parisien
En Argentine, on les appelle les charognards (...). Ces avocats véreux exploitent les victimes d’accidents de la route (...) pour (...) s’enrichir sur leur dos. (...) C’est sur cette sombre réalité que Pablo Trapero (...) a construit la trame de (...) CARANCHO, un thriller abrasif doublé d’une histoire d’amour désespérée, dans l’atmosphère glauque et sanglante des hôpitaux de Buenos Aires.
Barbara Théate - Le Journal du dimanche
(...) Pablo Trapero met en scène des héros attachants, crédibles et complexes. La caméra serre de près les visages de Sosa et Lujan, comme pour traquer les blessures de leur âme. Le charismatique Ricardo Darin (...) restitue, avec un beau mélange de rage et de désarroi, le chaos dans lequel l'amour le fait basculer.
Jacques Mandelbaum - Le Monde
On peut compter sur Pablo Trapero pour ne pas nous noyer sous le romantisme à l'eau de rose. Si son film est une très belle histoire d'amour, magnifiquement incarnée (...), sa tournure est terrifiante. Car c'est aussi une histoire pitoyable, (...) salie par la misère sociale, déchirée par les sirènes d'ambulance, maculée de sang, baignée par la lumière glauque des salles de réanimation.