Fr. 2009. Drame social de Pascal Elbé avec Roschdy Zem, Samir Makhlouf, Ronit Elkabetz. Au cours d'une rafle policière dans une banlieue française défavorisée, un adolescent pose un geste irréfléchi qui aura des conséquences dramatiques. Fresque sociale percutante et nuancée. Personnages bien dessinés. Une sous-intrigue peu crédible. Réalisation alerte, précise. Interprétation juste. (sortie en salle: 7 septembre 2010)
Au cours d'une rafle policière dans une banlieue française défavorisée, un adolescent pose un geste irréfléchi qui aura des conséquences dramatiques. Fresque sociale percutante et nuancée. Personnages bien dessinés. Une sous-intrigue peu crédible. Réalisation alerte, précise. Interprétation juste. (sortie en salle: 7 septembre 2010)
Pour ses débuts à la réalisation, l'acteur-scénariste Pascal Elbé (PÈRE ET FILS, ROMAINE PAR MOINS 30) livre une fresque sociale à la fois percutante et nuancée, qui rappelle sous certains aspects le lyrique LA HAINE de Mathieu Kassovitz. Or, si l'auteur traite de front plusieurs sous-intrigues solidement emboîtées, lesquelles illustrent selon différents points de vue la dure et complexe réalité de la vie dans les cités françaises, l'une d'elles, mettant en scène le veuf revanchard, apparaît après coup moins crédible et plus appuyée. Reste que pour sa première mise en scène, Elbé démontre une grande assurance, une bonne connaissance de la grammaire filmique et un sens certain du détail significatif, tout en imprimant à son récit un rythme alerte. L'interprétation est très juste, avec une mention pour la formidable Ronit Elkabetz (MARIAGE TARDIF, LA VISITE DE LA FANFARE), dont la forte présence éclipse par moments le pourtant touchant Samir Makhlouf dans le rôle du jeune héros torturé par qui le drame arrive.
Texte : Louis-Paul Rioux
Bruno Bayon - Libération
Servie par son casting, la mécanique tourne bien, emballée; le tournage déplaçant les points de vue pour plus de recul, de champ social, en «Portrait de l’artiste» incendiaire, «avec groupe» urbain invivable d’époque - sans dérapages idéologiques ni pittoresque verlan. Les flics ne se conduisent pas mal. Ni les gens. À cet égard, TÊTE DE TURC serait un anti-LA HAINE. La racaille même (...) a ici ses nuances.
Jean-Luc Douin - Le Monde
Comme son compère Roschdy Zem (...), Pascal Elbé est de ces acteurs attachants et ambitieux que le cinéma français cantonne aux films ciblant une clientèle potentielle (comédies, films de gangsters), et qui passent à la mise en scène pour hausser le débat, aborder des sujets de société, affronter des questions morales. Il est l'auteur de nombreux scénarios, c'est sur ce terrain-là que TÊTE DE TURC tire sa force, plus que dans la mise en images.
François-Guillaume Lorrain - Le Point
(Dès) les premières scènes (...), on se dit qu'on va avoir droit au énième film sur la banlieue: le film d'action racoleur avec affrontements à la clé. On attend le rap, les tags, le verlan (...). Mais (...) Pascal Elbé échappe (...) à tout schématisme et fait sortir la banlieue de son ghetto cinématographique. (...) Pour un premier film, il affiche donc une ambition peu commune. Un scénario très élaboré sur un sujet très sensible. Mais il a les moyens de son ambition.
Emmanuèle Frois - Figaro Scope
Première réalisation ambitieuse de l'acteur et scénariste Pascal Elbé qui, avec ce polar ancré dans une réalité sociale brûlante, entrecroise à la façon d'un Inarritu plusieurs destins. Son œuvre sobre, forte, noire, empreinte de la violence des banlieues réussit à éviter tous les clichés sur le sujet. Ici, il est question de vengeance, de remords, de solitude, de détresse, d'incompréhension, d'omerta.
Christophe Carrière - L'Express
TÊTE DE TURC n'accuse ni n'épargne personne. C'est un drame de la connerie ordinaire, construit selon la théorie des dominos, où les réactions en chaîne débouchent sur une tragédie. L'issue de cette sombre histoire est sans (...) surprise. Cela a peu d'importance. La qualité d'écriture des situations et leur mise en images prouvent deux choses: Pascal Elbé, dont c'est le premier long-métrage comme réalisateur, veut faire du cinéma et il a des choses à dire.
Par : Pascal Grenier, Montréal
Premier film de l’acteur Pascal Elbé (qui tient ici un rôle secondaire). Ce drame social dans l'air du temps m'a un peu fait penser à LLA HAINE de Kassovitz mais sans la force de ce dernier. Ce n’es pas vilain comme premier film, mais ça manque d'originalité et de personnalité.
J'attribue à ce film la Cote