L’AVIS DE MEDIAFILM

Après deux opus majeurs campés dans la Turquie de ses parents (HEAD ON et DE L'AUTRE CÔTÉ), Fatih Akin renoue avec sa Hambourg natale, l'instant d'une comédie pétillante d'esprit et d'énergie faisant l'apologie des valeurs altermondialistes. Akin possède un sens ludique et d'impressionnantes dispositions pour la légèreté. Sous des dehors approximatifs et hâtifs, SOUL KITCHEN se révèle être une oeuvre intelligente et pertinente, dont le scénario, malgré quelques faiblesses et revirements prévisibles, maintient le cap sur la bonne humeur. Certaines envolées absurdes manquent de convaincre et le maillon sentimental reste faible tout du long, mais le savant traitement mi «trash» mi soigné, ainsi que la distribution enthousiaste, rachètent en bonne partie ces défauts. Dans le rôle du restaurateur criblé de petits malheurs, Adam Bousdoukos, également coscénariste, vole la vedette à son aguerri confrère Moritz Bleitbreu, acteur-fétiche d'Akin.

Texte : Martin Bilodeau