Chin. 2009. Drame historique de Lu Chuan avec Hideo Nakaizumi, Liu Ye, Fan Wei. En décembre 1937, l'armée impériale japonaise pénètre dans Nankin, la capitale de la Chine, et se livre au massacre de plus de trois cent mille civils et soldats. Peinture historique ambitieuse et parfois grandiloquente. Photographie soignée. Nombreux personnages esquissés à grands traits. Interprétation vigoureuse. (sortie en salle: 24 juin 2011)
En décembre 1937, l'armée impériale japonaise pénètre dans Nankin, la capitale de la Chine, et se livre au massacre de plus de trois cent mille civils et soldats. Peinture historique ambitieuse et parfois grandiloquente. Photographie soignée. Nombreux personnages esquissés à grands traits. Interprétation vigoureuse. (sortie en salle: 24 juin 2011)
Sujet tabou en Chine, le massacre de Nankin fait ici l'objet d'une relecture spectaculaire et accessible, où la grandiloquence épique et la complaisance sadique, notamment dans sa description des attaques et des tortures, font plutôt bon ménage. Même s'il fait preuve d'une évidente partialité, le Chinois Lu Chuan se fait un devoir d'illustrer également l'événement du point de vue japonais, à travers le parcours d'un jeune officier romantique et tourmenté. Cela dit, ce personnage est vite emporté dans le mouvement d'un récit feuilletonesque qui multiplie les situations dramatiques et les figures historiques esquissées à grands traits. Signalons toutefois les qualités techniques exemplaires de cette superproduction, à commencer par sa photographie en noir et blanc très soignée, ainsi que l'interprétation vigoureuse de sa vaste distribution.
Texte : André Lavoie
Odile Tremblay - Le Devoir
Le cinéaste évite, et c'est à son honneur, de sombrer dans le manichéisme - bons Chinois, méchants Japonais - pour aborder surtout la folie des hommes. Ce film très long, très dur, possède une ambition et un souffle épique pourtant filtrés par la beauté de ses images de fin du monde qui hypnotisent davantage qu'elles ne touchent.
Aleksi K. Lepage - La Presse
L’un des grand mérites [de] (...) Chuan Lu [est] (...) d’éviter le règlement des comptes en opposant de manière simpliste (...) les méchants et les gentils. On retiendra plutôt (...) quelque message universel, mille fois répété dans mille films mais ici de manière intelligente sans trop d’excès de bons sentiments, sur l’effrayante absurdité de la guerre.
Derek Elley - Variety
Lack of characters' backgrounding gives the pic a visceral immediacy and makes the historical situation the movie's real star. (...) Fan delivers the most powerful screen presence with the least effort, resulting in some genuinely heart-rending scenes in the final reels.
Thomas Sotinel - Le Monde
[Les] efforts (...) clairement visibles pour répondre à des sollicitations de tous ordres - politique, historique, esthétique - font que NANJING! NANJING! ne peut être plus qu'un document passionnant. (...) il ne suscite pas d'autre émotion que la désolation qui vient à la vue d'un monument aux morts.
Samuel Douhaire - Télérama
Au-delà du témoignage historique, la reconstitution impressionne par la puissance de sa mise en scène, qu'on soit au bord de l'abstraction (...) ou au coeur de l'humain et des sentiments (...) extrêmes. Difficile de ne pas songer à LA LISTE DE SCHINDLER.
Didier Péron - Libération
Le film est extrêmement éprouvant, il n’y a pas de véritable récit mais une sorte d’avalanche de séquences mettant en jeu une multitude de personnages impliqués dans cette descente aux enfers.
Julien Welter - L'Express
(...) on aurait pu craindre un objet de propagande revancharde. Il n'en est rien. Jamais. NANJING! NANJING! est juste un film anxiogène d'une ampleur démesurée, baignant dans une esthétique de cendres et un formalisme russe époustouflant.