G.-B. 2009. Drame sentimental de Jane Campion avec Ben Whishaw, Abbie Cornish, Paul Schneider. L'histoire d'amour tragique du poète John Keats avec la jeune voisine coquette et extravertie qui lui a inspiré certaines de ses plus belles oeuvres. Production somptueuse et nuancée, inspirée des lettres d'amour de John Keats. Mise en scène empreinte de modernité. Reconstitution d'époque élégante, un brin compassée toutefois. Interprétation de premier ordre. (sortie en salle: 2 octobre 2009)
L'histoire d'amour tragique du poète John Keats avec la jeune voisine coquette et extravertie qui lui a inspiré certaines de ses plus belles oeuvres. Production somptueuse et nuancée, inspirée des lettres d'amour de John Keats. Mise en scène empreinte de modernité. Reconstitution d'époque élégante, un brin compassée toutefois. Interprétation de premier ordre. (sortie en salle: 2 octobre 2009)
Après deux opus tièdement accueillis (HOLY SMOKE et IN THE CUT), la Néo-Zélandaise Jane Campion (THE PIANO) renoue avec le film d'époque, et incidemment avec le succès, grâce à ce drame sentimental somptueux et nuancé. La cinéaste fait revivre à l'écran l'Angleterre du XIXe siècle à travers une reconstitution très soignée, un brin compassée, qui tel un écrin enferme ses héros. Sa mise en scène moderne, portée par une caméra sur le qui-vive, traque les émotions et les contradictions des personnages, dont les silences sont souvent plus révélateurs que les paroles. L'histoire d'amour de Keats et Fanny étant peu fertile en rebondissements, Campion, qui s'est inspirée des lettres du poète à sa fiancée, a meublé son récit de micro-événements, témoignant ici de l'esprit agité du poète romantique, là du caractère romanesque de son héroïne. Il en résulte un film savant, un peu cérébral il est vrai, mais qui s'inscrit dans la continuité d'une oeuvre forte fondée sur les malentendus du coeur.
Texte : Martin Bilodeau