Fr. 2009. Drame sentimental de Stéphane Brizé avec Vincent Lindon, Sandrine Kiberlain, Aure Atika. Un maçon marié tombe amoureux de l'institutrice de son fils, une ex-violoniste engagée pour seulement un an dans l'école primaire de leur ville de province. Adaptation fine, intelligente, crève-coeur, du roman d'Éric Holder. Mise en scène à la fois réaliste et d'une infinie subtilité. Interprétation sobre mais bouleversante des deux vedettes. (sortie en salle: 11 juin 2010)
Un maçon marié tombe amoureux de l'institutrice de son fils, une ex-violoniste engagée pour seulement un an dans l'école primaire de leur ville de province. Adaptation fine, intelligente, crève-coeur, du roman d'Éric Holder. Mise en scène à la fois réaliste et d'une infinie subtilité. Interprétation sobre mais bouleversante des deux vedettes. (sortie en salle: 11 juin 2010)
Avec cette adaptation fine, intelligente, crève-coeur, du roman d'Éric Holder, Stéphane Brizé (LE BLEU DES VILLES) poursuit avec brio son exploration du sentiment amoureux entamée avec JE NE SUIS PAS LÀ POUR ÊTRE AIMÉ et ENTRE ADULTES. Histoire toute simple d'un amour impossible, MADEMOISELLE CHAMBON repose sur un scénario précis, d'une grande vérité psychologique, dans lequel les silences, parfois insoutenables, ainsi que la musique, douce et prenante, jouent un rôle dramatique capital. Il est aussi question, en filigrane, de la transmission de la connaissance, de la valorisation des métiers et de l'éveil à l'art, des thèmes chers à Brizé, traités avec une égale délicatesse. La mise en scène, à la fois réaliste et d'une infinie subtilité, est en parfaite adéquation avec l'interprétation sobre de Vincent Lindon et Sandrine Kiberlain, ancien couple à la ville qui a accepté de rejouer pour le réalisateur l'émoi des premières rencontres, mais aussi les affres de la séparation et ce, avec une pudeur bouleversante.
Texte : Louis-Paul Rioux
Manon Dumais - Voir
À partir d'une histoire franchement banale (...), Brizé signe une délicate et mélancolique peinture de milieu traversée de moments sublimes. Le pari n'était toutefois pas gagné d'avance puisque les joueurs en question sont d'honnêtes petites gens (...). De fait, le verbe se fait rare (...) et l'émotion, plus que discrète (...). Bien qu'en retenue, l'émotion nous étreint, de la rencontre des âmes esseulées jusqu'à la finale d'une simplicité déchirante.
Jean-Claude Raspiengeas - La Croix
La première étreinte, les premiers baisers, la tourmente silencieuse, l’attente muette (...). Tout cela, Stéphane Brizé le capte à merveille grâce à ses interprètes, d’une justesse magnifique dans les gestes retenus, les regards intérieurs (...). Beaucoup de pudeur et de douceur dans ce film élégant et sensible. Mais... (...) (Brizé) a évacué la charge du regard social porté sur ce couple inavoué dans une petite ville de province (...). (Il) possède pourtant le regard et le talent pour aborder un sujet aussi ténu et fragile.
Juliette Bénabent - Télérama
Au lieu d'une austérité froide, cette épure fait éclore une rare délicatesse. Ainsi, lors de ce repas familial où Jean regarde si intensément Mlle Chambon que sa femme (Aure Atika, qui confirme tout son talent) le regarde à son tour et comprend tout... Pas une ligne de dialogue, presque pas de mouvement, et tout est dit. Le film de Stéphane Brizé est à l'image de cette scène, qui joue sur l'étirement du temps pour faire jaillir l'émotion.
Lucie Calet - Le Nouvel Observateur
Voici un film infidèle au roman d’Eric Holder, dont il est adapté, et qui lui rend pourtant un bel hommage. (...) Brizé (...) filme le plus souvent en plans-séquences et dénude encore plus les silences que Holder frôlait déjà au plus près. Dans ce film à la grâce infinie, tout passe par les regards, et les scènes principales (séduction ou séparation) se déroulent de dos. (...) Aidé de comédiens formidables, Brizé signe là une remarquable épure.
Thomas Sotinel - Le Monde
Si on a vu PARTIR de Catherine Corsini (...), on se fera la réflexion (...) que le maçon est décidément émotif. Après Sergi Lopez (...), voici Vincent Lindon troublé (...). Ce maçon-là vient de loin, d'un roman d'Éric Holder (...). De toute façon, l'effet dramatique est intemporel, qui oppose la solidité des maisons à la fragilité des vies qui les habitent. Sur cette idée tout ordinaire, Stéphane Brizé et ses interprètes ont construit un film d'une grande délicatesse, qui assume parfaitement sa condition de spectacle tout en s'approchant au plus près de la vérité des sentiments.
Olivier de Bruyn - Le Point
Suggérer plutôt que montrer, chuchoter plutôt qu'expliquer... Pour mener à bien sa délicate mission, le metteur en scène a engagé un couple de fiction qui fut aussi un couple dans la vie (...). Très loin de l'esbroufe people, son choix (...) relève de l'évidence. Buté, (...) fragile, Vincent Lindon (...) prouve une nouvelle fois qu'aucun rôle ne résiste à son talent. Quant à Sandrine Kiberlain, elle interprète une partition pudique et déchirante, où le désir et les rêves éveillés s'abîment contre le mur des histoires impossibles. Une prestation haut de gamme.