Can. 2009. Drame psychologique de Sophie Deraspe avec Marie-Hélène Bellavance, Francis Ducharme, Marie Brassard. Une étudiante de Québec plaque tout pour devenir bénévole dans le centre de soins palliatifs où sa grand-mère est décédée. Oeuvre grave et humaniste, néanmoins traversée de moments distanciés d'un humour narquois. Récit elliptique, subtil. Réalisation précise, un peu froide. Interprétation sincère, bien que pas toujours juste. (sortie en salle: 5 mars 2010)
Une étudiante de Québec plaque tout pour devenir bénévole dans le centre de soins palliatifs où sa grand-mère est décédée. Oeuvre grave et humaniste, néanmoins traversée de moments distanciés d'un humour narquois. Récit elliptique, subtil. Réalisation précise, un peu froide. Interprétation sincère, bien que pas toujours juste. (sortie en salle: 5 mars 2010)
Après le déroutant et ludique RECHERCHER VICTOR PELLERIN, Sophie Deraspe revient avec une oeuvre plus grave et humaniste, néanmoins traversée de moments distanciés, à l'humour narquois. Elliptique et subtil, le récit fait alterner de courtes scènes attendrissantes ou troublantes montrant les bienfaits de la présence de la protagoniste auprès de ces malades en phase terminale avec celles, plus conflictuelles, illustrant son rapport avec son petit ami. Lequel, en désaccord avec les choix de la jeune femme, tente de la ramener du côté des vivants. Précise, attentive, la réalisation évite habilement les pièges du pathos, mais au risque d'une mise à distance de l'émotion dans certaines séquences. Et bien que très sincère, l'interprétation manque parfois de justesse. Reste que Marie-Hélène Bellavance, danseuse de formation dans son premier rôle important au cinéma, habite l'écran avec intensité.
Texte : Louis-Paul Rioux
Normand Provencher - Le Soleil
Après l'étonnant (...) RECHERCHER VICTOR PELLERIN, Sophie Deraspe signe un second long-métrage d'une troublante sensibilité. Sa démarche est d'un tel réalisme qu'on en vient à oublier qu'il s'agit d'une fiction. Devant sa caméra, ses personnages condamnés (...) n'en demeurent pas moins des êtres d'une grande beauté. La cinéaste ne craint pas de montrer les corps tels qu'ils sont, dans toute leur vulnérabilité, conférant à son film un pouvoir d'évocation d'autant plus fort.
Élie Castiel - Séquences
Déjà, dans RECHERCHER VICTOR PELLERIN, la réalisatrice signait un film des plus prometteurs (...). Avec LES SIGNES VITAUX, elle atteint des moments de grâce, des signes évidents de maturité, une connivence avec les personnages filmés et un discours sur le travail de mise en scène où préoccupations esthétiques et argumentations narratives se conjuguent harmonieusement.
André Lavoie - Le Devoir
La trajectoire de cette jeune femme (...) est souvent ponctuée de moments étranges, des parenthèses musicales qui semblent plus près du rêve que de la réalité, et de scènes loufoques et impudiques que la caméra se contente de capter, comme en retrait (...). Elle dévoile ainsi toute la fragilité de Simone (...), donnant à ce personnage en apparence fade l'étoffe d'une héroïne de tragédie sans les excès larmoyants.
Natalia Wysocka - Ici Week-End / 24 heures
La cinéaste et scénariste, qui signe aussi la très belle direction photo, entraîne le spectateur dans ce récit, tout doucement, sans le presser. Malgré des séquences plus bouleversantes, la véracité et le respect avec laquelle elle aborde ses personnages (...) nous permettent de nous laisser porter par leurs histoires (...). Les acteurs (...) sont tous parfaitement justes et Marie-Hélène Bellavance se révèle véritablement superbe. Un drame sensible et foncièrement humain, à voir.
Marc-André Lussier - La Presse
Sophie Deraspe pose un regard franc mais respectueux, dénué de tout élan voyeuriste. Qu’elle montre les images d’une vieille personne à qui l’on fait sa toilette, ou celles de deux jeunes corps (...), la réalisatrice s’attarde avant tout à la grande humanité qui émane de ces situations. Marie-Hélène Bellavance (...) porte bellement ce film dans lequel elle fait ses premières armes à titre de comédienne. De son côté, Sophie Deraspe s’impose ici comme une cinéaste pertinente et inspirée.
Manon Dumais - Voir
Ce deuxième long métrage de Sophie Deraspe traite avec un heureux mélange de gravité et de ludisme de la vie et de la mort. Ainsi, entre les émouvantes scènes à l'hôpital s'approchant du cinéma direct, la réalisatrice déstabilise avec bonheur le spectateur. Se succèdent ainsi de joyeux intermèdes musicaux (...) et de prenantes vignettes hivernales au souffle poétique. (...) Un joli film qui fait un pied de nez à la mort avec une rafraîchissante insolence.
Marcel Jean - 24 Images
Le récit du temps passé par Simone à accompagner les mourants est l'occasion pour Deraspe d'observer les corps vieillissants ou déformés par la maladie (...). Nous sommes là en pleine fiction, mais à la frange du documentaire, dans un territoire familier à Denis Côté, territoire que Deraspe s'approprie avec doigté et intelligence, sans voyeurisme ni pathos.
Marie-Hélène Mello - Ciné-Bulles
Au-delà de la mise en scène des derniers instants de plusieurs malades, l'originalité et l'intérêt du film de Deraspe résident dans le point de vue qu'elle adopte, sorte de témoin privilégié qui, sans juger, soulève des questions troublantes sur le don de soi et les réactions possibles à l'approche de la mort.