Can. 2009. Drame psychologique de Isabelle D'Amours avec Pierre-Luc Brillant, Marc Paquet, Estelle Dutil. Un jeune enseignant solitaire et tourmenté décide de prendre soin de sa mère, plongée dans une profonde dépression depuis qu'elle l'a mis au monde. Intrigue intimiste et chargée aux symboles appuyés. Réalisation modeste. Rythme hésitant. Interprétation compétente. (sortie en salle: 12 mars 2010)
Un jeune enseignant solitaire et tourmenté décide de prendre soin de sa mère, plongée dans une profonde dépression depuis qu'elle l'a mis au monde. Intrigue intimiste et chargée aux symboles appuyés. Réalisation modeste. Rythme hésitant. Interprétation compétente. (sortie en salle: 12 mars 2010)
Ce premier long métrage de fiction d'Isabelle D'amours, tourné avec une évidente modestie de moyens, s'attaque à un sujet délicat, la dépression, en focalisant l'attention sur un personnage qui lutte intérieurement (lui-même) et extérieusement (sa mère) avec cette maladie. L'approche privilégiée est naturaliste et dépouillée, quoique la cinéaste se permette ici et là quelques échappées imaginaires un peu laborieuses. Les beautés de l'hiver québécois, captées avec grâce, évoquent le climat intérieur de son personnage à la dérive. Cela dit, le recours abusif aux symboles alourdit le film, et le rituel de l'écriture thérapeutique est exploité jusqu'à plus soif au gré d'un récit au rythme hésitant. Par une composition juste, mais sans éclat, Pierre-Luc Brillant domine une distribution compétente.
Texte : André Lavoie
Julie Demers - Séquences
Certes, un film sur le silence ne peut se faire qu'en prenant le parti de la stagnation et de la contemplation; mais sans images puissantes et sans scènes révélatrices, aucune comtemplation n'est possible. (...) Peu de mots évocateurs également: les dialogues sont souvent maladroits et les acteurs s'y débattent. (...) à trop vouloir épurer son film, (...) c'est cette beauté du silence d'hiver que D'Amours a tuée.
André Lavoie - Le Devoir
Il y a dans tout cela une évidente sincérité, réhaussée par les moyens minimalistes dont disposait ici la cinéaste pour mettre en images ce récit intimiste, mais l'ensemble de la démonstration ne suscite que trop rarement l'adhésion. Aux mots gelés se superposent des sentiments pétrifiés dont l'étalage nous laisse somme toute assez froids.
Malcolm Fraser - Mirror
Shot entirely in winter, the film has some captivating images of the snow-covered Montreal exurbs and nearby wilderness. (...) Godin, a veteran actor who can also currently be seen in Léa Pool's LA DERNIÈRE FUGUE, gives perhaps the film's strongest performance, but his character is underdeveloped.
Chantal Guy - La Presse
Un univers désespéré, soit, mais désespérant aussi, dans lequel des acteurs de talent dérivent interminablement, coincés avec des dialogues qui sonnent faux. La réalisatrice ne parvient pas à enrober cette bonne idée d'un peu de chair, préférant une épuration qui nous mène à l'anémie. (...) Reste ce parti pris pour l'hiver (...) qui mériterait parfois un peu plus de chaleur dans l'imaginaire collectif.
Manon Dumais - Voir
(...) chez Isabelle D'Amours (...), la volonté de raconter en peu de mots le désarroi de ce "fils manqué" (...) laisse perplexe. A-t-elle si peu à dire sur le sujet ou celui-ci l'aurait-il dépassée? Certes, on ressent la solitude et le désarroi de Charles, mais le propos manque de profondeur (...). En revanche, le résultat s'avère (...) sincère et la cinéaste (...) crée avec la directrice photo Claudine Sauvé d'intéressants tableaux hivernaux.