Fr. 2009. Comédie dramatique de Anne Le Ny avec Karin Viard, Fabrice Luchini, Michel Aumont. Un vieillard de quatre-vingt ans sème la consternation auprès de ses deux enfants en épousant une immigrante moldave menacée d'expulsion. Récit abordant avec courage plusieurs sujets chargés et controversés. Quelques baisses de régime. Mise en scène en finesse. Jeu subtil et émouvant de K. Viard. (sortie en salle: 18 février 2011)
Un vieillard de quatre-vingt ans sème la consternation auprès de ses deux enfants en épousant une immigrante moldave menacée d'expulsion. Récit abordant avec courage plusieurs sujets chargés et controversés. Quelques baisses de régime. Mise en scène en finesse. Jeu subtil et émouvant de K. Viard. (sortie en salle: 18 février 2011)
Plusieurs sujets chargés sont au menu des INVITÉS DE MON PÈRE: l'immigration clandestine, la sexualité des vieillards, la sauvegarde du patrimoine familial, le manque d'amour, etc. Anne Le Ny (CEUX QUI RESTENT) a le bon goût de ne rien peindre en noir ou en blanc. L'irruption de l'immigrante et de sa fille dans la vie du père agit comme déclencheur d'une crise familiale alimentée de souvenirs amers, de petites trahisons et de grosses rancunes, qui couvait depuis longtemps. Parallèlement, le discours que tient la cinéaste sur le phénomène des sans-papiers ne s'inscrit ni à droite, ni à gauche. Le sujet est au contraire exploré avec un parti-pris anti-consensuel courageux, au gré d'un scénario qui se délite par moment et «vaudeville» à l'occasion, mais donne aussi lieu à quelques moments forts, mis en scène avec finesse. Ceux-ci sont en grande partie attribuables à Karin Viard, admirable en fille du vieil homme indigne, qui se remet douloureusement en question. Fabrice Luchini joue avec sobriété, et une émotion savamment voilée, le grand frère qui se découvre, au-delà des rancoeurs, une affection réelle pour son père.
Texte : Martin Bilodeau
Martin Bilodeau - Le Devoir
(...) (Anne Le Ny) reporte sur le spectateur le soin d'analyser une situation moralement et socialement très chargée, (...) exposée ici avec beaucoup d'aplomb et d'intelligence. (...) son film sur l'hypocrisie, le regard des autres et le besoin de s'émanciper de ceux qui nous ont mis au monde comporte plusieurs moments forts, dont la majorité ont Karin Viard au centre.
Marc-André Lussier - La Presse
Même si le récit s’essouffle dans la dernière partie, Anne Le Ny maintient le rythme et parsème son récit de touches d’humour délicieux. Aucun jugement n’est porté sur les personnages. (...) Michel Aumont est remarquable, Fabrice Luchini est égal à lui-même et Karin Viard module l’aspect dramatique de son personnage avec grande maîtrise.
Manon Dumais - Voir
(...) Anne Le Ny et son coscénariste Luc Béraud (...) (se moquent) gentiment et habilement d'une gauche bien-pensante et d'une droite intolérante face aux immigrants clandestins. Alors qu'il savourera le jeu plein d'entrain des acteurs, le spectateur sera tour à tour amusé, ému, choqué, mais rarement indifférent aux contradictions des protagonistes.
Marie Sauvion - Le Parisien
D'abord férocement drôle, puis drôlement touchant, cette comédie dramatique témoigne d'une fine connaissance de la nature humaine. Armés des meilleures intentions, les personnages se débattent avec leurs contradictions, tous servis par des acteurs parfaits et des dialogues savoureux.
Olivier de Bruyn - Le Point
Avec cette comédie acide, la cinéaste cloue au pilori les moeurs des bobos et les codes de la bienséance. Avec une délicieuse légèreté de ton, elle met en scène un enfer familial, où, derrière le paravent des bonnes manières, l'égoïsme règne en maître. Remarquablement écrit, le film abonde en situations décapantes et dialogues vachards.
Thomas Sotinel - Le Monde
Cette mise au jour des ressentiments enfouis, le portrait d'un couple fraternel parvenu à l'âge adulte, sont traités sur le mode de la comédie, en se servant des inépuisables ressources de Karine Viard et Fabrice Luchini. Quel que soit le point de vue que l'on ait sur la réalité, il y a quelque chose de jubilatoire à voir les mécanismes habituels de la fiction forcés d'aller à rebours.
Anthony Palou - Le Figaro
LES INVITÉS DE MON PÈRE (...) évite les écueils du film didactique. Le problème des sans-papiers n'est ici, en fait, qu'un prétexte afin de décrypter une complexe histoire familiale (...). La force de ce film est justement de n'être jamais dans le jugement. Malgré quelques longueurs, on en sort ravi, presque soulagé. De quoi? D'avoir ri d'un sujet grave.