L’AVIS DE MEDIAFILM

Librement inspiré d'un fait réel, GET LOW illustre à la fois le combat d'un homme pour vaincre ses remords et celui d'une petite communauté pour garder sa dignité alors que sévissent les ravages de la Grande Dépression. Aaron Schneider, qui signe ici un premier long métrage après l'obtention d'un oscar pour un court ("Two Soldiers"), décrit sans artifices tapageurs la pauvreté ambiante mais s'attarde davantage, et avec beaucoup de finesse, sur le désarroi intérieur de ses personnages. Et il a trouvé en Robert Duvall l'interprète par excellence pour incarner toutes les nuances de ce vieux misanthrope, rongé par des secrets honteux et cherchant une forme de rédemption, si possible avant sa mort. Cette démarche inusitée, qui culmine vers la scène la plus spectaculaire d'un film pourvu de moyens modestes, est dépeinte avec autant de sensibilité que de finesse, à l'image de tous les autres acteurs, solidement campés. La palme de l'émotion revient toutefois à Sissy Spacek en vieille amie perspicace, la seule à pouvoir fragiliser la carapace de celui qui sème la terreur parmi ses concitoyens.

Texte : André Lavoie