Bel. 2009. Comédie dramatique de Félix van Groeningen avec Kenneth Vanbaeden, Koen De Graeve, Wouter Hendrickx. À la veille de devenir papa, un aspirant écrivain relate son adolescence chez sa grand-mère, auprès de son père et de ses oncles oisifs et alcooliques. Univers "trash" laissant poindre une certaine tendresse. Réalisation nerveuse abusant parfois d'effets racoleurs. Interprètes sensibles dans des rôles souvent abjects. (sortie en salle: 19 mars 2010)
À la veille de devenir papa, un aspirant écrivain relate son adolescence chez sa grand-mère, auprès de son père et de ses oncles oisifs et alcooliques. Univers "trash" laissant poindre une certaine tendresse. Réalisation nerveuse abusant parfois d'effets racoleurs. Interprètes sensibles dans des rôles souvent abjects. (sortie en salle: 19 mars 2010)
Le nouveau cinéma belge regorge de jeunes réalisateurs talentueux, dont Christophe Van Rompaey (MOSCOW BELGIUM) et Nic Balthazar (BEN X) qui, sans égaler la rigueur des frères Dardenne (LE SILENCE DE LORNA), proposent une oeuvre plus caustique et sociale que celle de leurs aînés. Après deux longs métrages inédits au Québec, au tour du Flamand Felix van Groeningen de nous conquérir, avec cette chronique "trash" qui ferait rougir nos "Bougon" nationaux. Toutefois, à travers l'humour outrancier et sous le tas d'images brunâtres perce une certaine tendresse. La mise en scène, rugueuse et nerveuse, abuse cependant d'effets racoleurs (filtres, alternance de scènes en noir et blanc et en couleurs, allers-retours entre passé et présent), qui alourdissent le récit. Mais le dérapage pressenti est évité grâce entre autres au jeu d'ensemble des comédiens, assez sensible pour rendre attachants des personnages souvent abjects.
Texte : Jean Beaulieu
Vincent Ostria - L'Humanité
Malgré les apparences, ce film n’est pas aussi brut et spontané qu’on voudrait nous le faire croire. Voir la distanciation apportée par le personnage de l’écrivain, issu de cette famille, qui en narre les vicissitudes a posteriori. Par ailleurs, pour caractériser les différentes périodes, le cinéaste utilise divers artifices techniques (filtres, effets de couleur) et autres grimages, qui nuisent à l’authenticité de l’ensemble.
Isabelle Danel - Première
Avec ses personnages terriblement vrais, impardonnables et attachants, insupportables et hilarants, ce film "hénaurme" vous serre soudain la gorge pour une étreinte chaleureuse, un coup d'oeil complice ou l'incroyable force d'une grand-mère (...) qui affronte des géants par amour. On pense aux chansons de Jacques Brel ou aux films des frères Dardenne, mais on est ailleurs, dans un univers poisseux, dérangeant, drôle.
Guillemette Odicino - Télérama
Bienvenue en enfer? Oui et non, car ce petit film flamand (...) est réjouissant au possible. (...) Construit en allers et retours entre l'enfance de Gunther et sa vie d'adulte cynique (...), ce portrait de famille en chaos constant ose tous les excès, toutes les grossièretés sans jamais sombrer dans la vulgarité. Dans sa manière d'éructer, si émouvante, ce film pourrait être une chanson de Jacques Brel. Revigorant dans sa désespérance même.
Thomas Sotinel - Le Monde
Filmé de très près, ce quatuor (...) suscite une sympathie qu'on a, depuis son fauteuil, du mal à comprendre, tant le comportement des quatre fils Strobbe est parfois abject. Cette compréhension tient pour une bonne part au travail des comédiens, qui découpent leurs personnages à la hache dans les séquences frénétiques et leur apportent un peu de nuances lorsque le rythme se ralentit.
Manon Dumais - Voir
Adaptation d'un roman autobiographique de Dimitri Verhulst, LA MERDITUDE DES CHOSES (...) met en scène des personnages qui pourraient passer pour les cousins européens des Bougon. (...) Misant sur une esthétique naturaliste qui ne laisse aucune place à l'imagination, laquelle rappelle Scola (AFFREUX, SALES ET MÉCHANTS) (...), Van Groeningen s'appuie également sur le scénario de Christophe Dirickx où passé et présent se font écho d'une manière admirablement fluide.