Can. 2009. Drame de Bernard Émond avec Élise Guilbault, Jacques Godin, Éric Hoziel. Les épreuves et renoncements d'une femme médecin montréalaise venue en Abitibi pour remplacer temporairement un vieux docteur. Troisième volet, austère et intransigeant, d'une trilogie de l'auteur sur les vertus théologales. Dialogues surécrits. Discours inspirant sur le sens de l'utilité. Réalisation au scalpel. Excellente É. Guilbault. (sortie en salle: 6 novembre 2009)
Les épreuves et renoncements d'une femme médecin montréalaise venue en Abitibi pour remplacer temporairement un vieux docteur. Troisième volet, austère et intransigeant, d'une trilogie de l'auteur sur les vertus théologales. Dialogues surécrits. Discours inspirant sur le sens de l'utilité. Réalisation au scalpel. Excellente É. Guilbault. (sortie en salle: 6 novembre 2009)
Ce dernier volet de la trilogie de Bernard Émond sur les vertus théologales reprend de la puissance qui manquait au second (CONTRE TOUTE ESPÉRANCE), sans égaler le premier (LA NEUVAINE). Résolument non croyant, mais fidèle à son style dépouillé hérité de son passé de documentariste, le cinéaste signe un film austère et contemplatif, forgé de silences et de dialogues solennels (souvent surécrits et récités), dans lequel il oppose le passé et le présent, ce qui était et ce qui n'est plus, avec une mélancolie inédite dans son regard. Le film mis en scène au scalpel repose en entier sur le dialogue muet entre le cinéaste, dont on sent la présence dans chaque image cadrée au millimètre près, et le personnage de Jeanne, déjà au centre du premier volet de la trilogie, qui ici cherche un sens à sa vie et comble son besoin d'être utile dans l'exil, l'abandon et le don. Résultat: une oeuvre belle et inspirante, autant qu'intransigeante et constipée, à l'intérieur de laquelle la grande Élise Guilbault, à la retenue quasi "statufiante", trouve quasi miraculeusement son chemin jusqu'aux spectateurs.
Texte : Martin Bilodeau
Jérôme Delgado - Séquences
Des trois volets de la trilogie, LA DONATION est le plus fidèle au genre documentaire. Le plus honnête, filmé au présent, sans les flashes-back et autres allers-retours temporels. (...) Élise Guilbault, (...) juste et émouvante, et Jacques Godin (...) donnent au film plus que crédibilité et sérieux. Leurs traits tirés, presque abîmés, les éloignent de cette image publique parfaite des vedettes.
Luc Laporte-Rainville - Ciné-Bulles
Mieux contrôlé que dans LA NEUVAINE, le jeu des interprètes fait fi de toute émotion forte, favorisant une distanciation brechtienne (...). C'est d'autant plus vrai que les dialogues, très écrits, cherchent moins à restituer le réel qu'à le rendre artificiel. Comme si les personnages (...) étaient de simples pantins au service d'un message unique: le don de soi.
Liam Lacey - The Globe and Mail
Like the great French director Robert Bresson, Émond aims for a simplicity of style that records the pedestrian facts of life while suggesting deeper meanings about the human place in theorder of things. (...) Guilbault (...) is an excellent actress whose emotionally closed performance conveys both her observant intelligence and hidden sorrows.
Marc-André Lussier - La Presse
Des plans souvent fixes, des dialogues réduits au strict minimum, un rythme lent, tout ici appelle une vraie profondeur. Et exige du spectateur une disponibilité particulière. (...) Autour d’Élise Guilbault, parfaite bien sûr, gravitent une galerie de personnages authentiques, incarnés par des acteurs visiblement habités. Et émouvants.
Denise Martel - Le Journal de Montréal
Plus encore que dans ses films précédents, LA DONATION fait dans la simplicité, le dépouillement et même la renonciation. Comme le paysage, le film a un côté aride et austère, et il charrie une certaine tristesse. Bien que touchant, LA DONATION est moins émouvant que les deux précédents, mais la distribution est impeccable.
Jay Weissberg - Variety
Here, the emotionally battered doctor from the first film returns, taking up a temporary position in a depressed rural town, but the pic is as flat as the landscape, wrapped in an unbearable dullness of being.
Robert Daudelin - 24 Images
Tout dans le travail du cinéaste nous incite à regarder, à scruter ces visages lourds d'histoire, de tragédies assurément, mais aussi de bonheurs multiples. Et le choix éclairé des comédiens, connus (...) ou moins connus, nous permet d'adhérer entièrement à cette quête de vérité qui obsède le cinéaste.
Manon Dumais - Voir
D'un rythme fluide et contemplatif, (...) dépourvu de dialogues superflus quoique (...) trop écrits, les retrouvailles avec Jeanne (...) permettent à Bernard Émond de signer une fine et sensible réflexion sur la transmission des valeurs (...). Mentionnons (...) la photo irréprochable de Sara Mishara (...) qu'accompagne parfaitement la musique (...) de Robert Marcel Lepage.