Can. 2009. Drame de guerre de Kim Nguyen avec Jean-Marc Barr, Claude Legault, Sabine Karsenti. En 1885 en Afrique du Nord, une armée colonialiste a maille à partir avec des autochtones, gardiens d'une cité millénaire, frappés par une épidémie de peste. Fable humaniste et antimilitariste d'une grande beauté formelle. Usage intelligent de décors naturels impressionnants. Rythme indolent. J.-M. Barr habité et juste. (sortie en salle: 9 avril 2010)
En 1885 en Afrique du Nord, une armée colonialiste a maille à partir avec des autochtones, gardiens d'une cité millénaire, frappés par une épidémie de peste. Fable humaniste et antimilitariste d'une grande beauté formelle. Usage intelligent de décors naturels impressionnants. Rythme indolent. J.-M. Barr habité et juste. (sortie en salle: 9 avril 2010)
Kim Nguyen a emprunté certains éléments de "La Peste", d'Albert Camus, afin de créer une fable humaniste et antimilitariste située à une époque et en des lieux reconnaissables mais jamais clairement identifiés. Il en résulte une oeuvre empreinte de mystère, quoique jouant moins des ambiances oniriques déjà clairement exploitées dans LE MARAIS et TRUFFE, ses deux longs métrages précédents. D'une grande beauté formelle, LA CITÉ souffre toutefois d'un rythme indolent en première partie qui teste la patience du spectateur. Plus relevée, la seconde moitié bénéficie d'un crescendo dramatique mieux modulé. À la mise en scène, Nguyen fait un usage intelligent des splendeurs naturelles de la Tunisie. En fait, l'image parle si bien que les rares dialogues émaillant le film paraissent un peu plaqués. Jean-Marc Barr compose avec beaucoup de justesse un personnage ployant sous le poids de sa propre mélancolie.
Texte : François Lévesque
Normand Provencher - Le Soleil
Baigné par une magnifique photographie jaune ocre et un talent indéniable de Nguyen pour rendre les paysages tunisiens, LA CITÉ connaît ses plus sérieuses difficultés dans l'évolution boiteuse de son scénario (...) et la minceur psychologique de ses personnages. (...) Une production ambitieuse, remplie de bonnes intentions, mais qui, faute de tonus, n'arrive pas à trouver le ton juste.
Odile Tremblay - Le Devoir
Le scénario trop faible pour son armature, le rythme qui s'étiole souvent et l'incarnation assez fadasse de Jean-Marc Barr causent problème et empêchent LA CITÉ de prendre son souffle. Malgré plusieurs scènes très belles (...), on sent passer le vent des véritables sublimes, mais l'ensemble peine à lever. Dommage!
Malcolm Fraser - Mirror
As with many international co-productions, you get the feeling that the filmmakers were so busy coordinating logistics that developing the plot and characters became a secondary concern. All the same, Nguyen is still one of the most interesting contemporary filmmakers from these parts, and LA CITÉ leaves you even more curious about what he'll do next.
Marc-André Lussier - La Presse
La métaphore est un peu appuyée et le symbolisme un peu lourd. Mais Nguyen évoque à travers cette fable toutes (...) les horreurs qui marqueront le(s) siècle(s) suivant(s). (...) LA CITÉ mise d'abord et avant tout sur un climat, des atmosphères. C'est sur ce plan que ce film gagne de bons points. (...) la trame musicale, signée Philippe Héritier, se révèle très évocatrice. Dans le rôle du médecin, Jean-Marc Barr est excellent. Ce dernier est entouré de très bons acteurs, notamment Pierre Lebeau.
Luc Laporte-Rainville - Ciné-Bulles
Film plutôt ambitieux, LA CITÉ est une indéniable réussite visuelle. La direction photo de Nicolas Bolduc (...) accentue le jaune de la terre et le turquoise du ciel. La somptuosité de l'image permet au cinéaste de forger une atmosphère lyrique qui fait contrepoids à la noirceur du sujet. C'est sans parler des prises de vues nocturnes qui favorisent les clairs-obscurs (...) conférant une dimension irréaliste au drame qui se joue.
Meg Hewings - Hour
LA CITÉ is aesthetically easy on the eyes, lit by glowing desert hues reminiscent of Anthony Minghella's THE ENGLISH PATIENT. While it's also a not-bad fable about war and cultural difference, the film luxuriates in form and content in ways that are a tad epic for my tastes. That said, Barr is great in the lead and handsome to behold.
Manon Dumais - Voir
Dès les premières scènes, LA CITÉ en met plein les yeux: superbes images gorgées de soleil (...), horizons sablonneux à perte de vue et sombres rues tortueuses où se croisent Berbères et légionnaires. Une fois de plus, (...) Kim Nguyen réussit à nous dépayser totalement. (...) Si le récit ne se révèle pas des plus mémorables, certaines scènes (...) s'avèrent de réels moments de beauté.
Francine Laurendeau - Séquences
C'est un film lent et secret. Il faut se laisser porter par son rythme, s'ouvrir à sa beauté. Car c'est une oeuvre dont la principale force est l'esthétique. Je ne parle pas d'un esthétisme glacé mais d'une étonnante grandeur visuelle liée aux personnages, aux paysages et, d'abord, à la réalisation. (...) chaque plan est cadré et peaufiné avec la lumière qui lui est propre, douce ou intense, brillante ou discrète, bleue ou dorée.