Fr. 2009. Drame historique de Robert Guédiguian avec Simon Abkarian, Virginie Ledoyen, Robinson Stévenin. En 1941 à Paris, un groupe de jeunes résistants de diverses nationalités, mené par un poète d'origine arménienne, tente de déstabiliser l'occupant allemand. Reconstitution ambitieuse d'une page sombre et héroïque de l'histoire de la France. Récit cohérent fourmillant de personnages bien campés. Réalisation honnête, un brin académique. Distribution imposante. (sortie en salle: 13 novembre 2009)
En 1941 à Paris, un groupe de jeunes résistants de diverses nationalités, mené par un poète d'origine arménienne, tente de déstabiliser l'occupant allemand. Reconstitution ambitieuse d'une page sombre et héroïque de l'histoire de la France. Récit cohérent fourmillant de personnages bien campés. Réalisation honnête, un brin académique. Distribution imposante. (sortie en salle: 13 novembre 2009)
L'ARMÉE DU CRIME évoque une page sombre et héroïque de l'histoire de la France occupée, celle des collaborateurs d'une part, celle de résistants de l'autre. Le combat clandestin de ces derniers constitue un terreau fertile dont Robert Guédiguian (MARIUS ET JEANNETTE, LE VOYAGE EN ARMÉNIE), qui signe ici son film le plus ambitieux à ce jour, a su tirer profit dans cette oeuvre à la fois fourmillante et toute en retenue, résolument fidèle à ses convictions politiques. Sa mise en scène aux effets contrôlés pèche toutefois par académisme, un parti pris qui se révèle dans l'utilisation peu subtile de la musique, chaque personnage étant associé à un air évoquant son pays d'origine. Le scénario solide, au fil conducteur bien défini empêchant tout égarement, laisse émerger puis peu à peu se préciser la figure légendaire de Missak Manouchian. Aux côtés de Simon Abkarian, qui en incarne parfaitement l'idéalisme, se greffe une imposante distribution de jeunes acteurs entre lesquelles apparaissent ici et là certaines figures familières du cinéma de Guédiguian, dont Jean-Pierre Darroussin et Ariane Ascaride.
Texte : André Lavoie
Pierre Fornerod - Ouest-France
Tournant le dos à une approche passéiste et momifiée, (Guédiguian) raconte dans un cadre d'époque soigneusement restitué une jeunesse qui vit, qui s'aime, qui se passionne. Et qui se révolte (...). Un film historique (...), mais à usage d'aujourd'hui et de demain, dans lequel (...) Guédiguian met toute la force de ses convictions. Du vrai cinéma populaire. Avec du sens.
François-Guillaume Lorrain - Le Point
Des étrangers qui meurent pour la France. Tel est le paradoxe de ces émigrés, souvent jeunes, réunis par groupes linguistiques d'obédience communiste (...) et qui, les armes à la main, combattent pour libérer le pays qui les a accueillis. Des têtes un peu folles dont Guédiguian restitue toute l'énergie juvénile, insouciante (...). Pour y parvenir, le cinéaste a enrôlé un formidable groupe de jeunes acteurs.
Manon Dumais - Voir
Ambitieuse chronique de guerre (...), L'ARMÉE DU CRIME raconte une page négligée de l'histoire française avec une vibrante sincérité. Évitant le spectacle hollywoodien, le réalisateur (...) prend bien soin de présenter ses (...) personnages dans leur quotidien difficile (...). Si le souffle épique perd (...) du terrain au profit de l'approche pédagogique, l'ensemble possède un sens du romanesque qui devrait en garder plus d'un captivé par ce fascinant cours d'histoire.
Thomas Sotinel - Le Monde
Tout dans le film, y compris les libertés prises avec la chronologie des événements, tend à exprimer l'essence de cet affrontement, à en dégager le sens. Les derniers films de Robert Guédiguian (...) mettaient en scène la désorientation, la colère face à la perte de ce même sens, qui fut celui de l'histoire. (...) Guédiguian a remonté le temps pour retrouver une vérité perdue et la rapporter à ses contemporains.
Dominique Widemann - L'Humanité
À tous égards lumineux, L'ARMÉE DU CRIME sait retenir ses effets, de ce titre reprenant sobrement une désignation que les fascistes voulaient infamante pour Manouchian et ses camarades jusqu’à l’apparition finale de l’Affiche à leurs portraits qui les confie à la grande histoire et à nous tous.