Fr. 2009. Drame psychologique de Caroline Bottaro avec Sandrine Bonnaire, Kevin Kline, Francis Renaud. Dans un petit village corse, une femme de chambre réservée s'initie aux échecs en compagnie d'un médecin veuf et solitaire. Adaptation libre d'un roman de Bertina Heinrichs. Réalisation sage relevée par quelques éléments ludiques. Cadre corse bien exploité. S. Bonnaire lumineuse. (sortie en salle: 4 septembre 2009)
Dans un petit village corse, une femme de chambre réservée s'initie aux échecs en compagnie d'un médecin veuf et solitaire. Adaptation libre d'un roman de Bertina Heinrichs. Réalisation sage relevée par quelques éléments ludiques. Cadre corse bien exploité. S. Bonnaire lumineuse. (sortie en salle: 4 septembre 2009)
Pour son premier long métrage, Caroline Bottaro s'est approprié le roman "La Joueuse d'échecs", de Bertina Heinrichs. Si elle en préserve l'essence, la réalisatrice a cependant remodelé sur mesure pour Sandrine Bonnaire ce personnage de modeste femme de chambre qui s'émancipe à travers sa passion dévorante pour les échecs. La réalisation sage est ponctuée de rares éléments ludiques, qui empêchent l'ensemble de sombrer dans la monotonie des longues parties où les personnages réservés causent stratégies en refoulant leurs désirs. Exploitant bien le cadre corse (il était grec dans le roman), Bottaro insuffle à ce délicat portrait de femme, doublé d'une intrigue amoureuse tissée de non-dits, la langueur de l'été et une douce sensualité. Au côté de la lumineuse Sandrine Bonnaire, Kevin Kline s'impose avec discrétion dans la langue de Molière.
Texte : Manon Dumais
Manon Dumais - Voir
Nul besoin de s'intéresser aux échecs pour prendre plaisir à voir s'émanciper graduellement le personnage de Bonnaire, ni pour goûter aux répliques toutes simples mais pleines de non-dits que s'échangent les personnages. Et plus encore, pour se laisser porter (...) par cette douce tension érotique liant le maître et son élève.
Natalia Wysocka - Ici
(...) la réalisatrice a (...) recours à de nombreuses trouvailles visuelles pour rendre le jeu plus attrayant, tel ce carrelage que la protagoniste nettoie et qui se transforme en échiquier (...). Les magnifiques paysages corses ajoutent également un cachet à ce récit émouvant et senti.
Arnaud Schwartz - La Croix
JOUEUSE est un film attachant, qui parvient (...) à rendre compte de la tension, de l'obsession, de l'addiction que les échecs peuvent provoquer chez ceux qui font des soixante-quatre cases du plateau l'indépassable univers de leur existence.
Alain Lorfèvre - La Libre Belgique
La mise en scène (...) manque (...) le virage vers la passion qui prend soudain Hélène au corps et à l'esprit (...). Mais il y a (...) les acteurs. La partie/partition que joue avec Sandrine Bonnaire un Kevin Kline farouche et froid sauve le film.
Marie-Noëlle Tranchant - Le Figaro
Avec son intelligence et sa grâce, Sandrine Bonnaire n'a pas de mal à nous convaincre de la suivre sur les chemins du conte: les coeurs s'ouvrent comme les volets sur les beaux paysages corses, les échecs contiennent la vraie réussite, qui est la générosité de vivre.