L’AVIS DE MEDIAFILM

Cette suite sans souffle du triomphal IRON MAN déçoit. Le scénario du comédien Justin Théroux (MULHOLLAND DRIVE) empile les vilains et les enjeux, dans un désordre qui n'a rien de ludique, préparant du même souffle la table pour une nouvelle franchise (THE AVENGERS, prévu en 2012) en greffant une sous-intrigue qui y conduira. Si bien que, sans justification profonde dans le récit, le spectacle des effets spéciaux et des combats, chorégraphié avec une relative invention, paraît au final artificiel et surfait. Jon Favreau a repris la barre, et sa familiarité avec le sujet demeure un atout indiscutable. Or, il a éventé chemin faisant tout ce qui faisait le sel du film précédent: l'esprit ambigu de son héros; le rapport de séduction en parole et en retenue qui se joue entre lui et son adjointe, toujours bien défendue par Gwyneth Paltrow; enfin, le côté rafistolé et organique de sa mise en scène, qui conféraient à l'ensemble un charme irrésistible. Robert Downey Jr., en grande forme, reprend le rôle du justicier arrogant avec verve, mais le film n'est pas à la hauteur de son jeu.

Texte : Martin Bilodeau