G.-B. 2009. Drame sentimental de Stephen Frears avec Michelle Pfeiffer, Rupert Friend, Kathy Bates. À Paris au début du XXe siècle, une ex-courtisane devient la maîtresse du fils dissipé d'une amie. Adaptation luxueuse de deux romans de Colette. Force dramatique inconstante. Personnages bien dessinés. Réalisation un peu passive. Jeu sensible et rigoureux de la vedette. (sortie en salle: 26 juin 2009)
À Paris au début du XXe siècle, une ex-courtisane devient la maîtresse du fils dissipé d'une amie. Adaptation luxueuse de deux romans de Colette. Force dramatique inconstante. Personnages bien dessinés. Réalisation un peu passive. Jeu sensible et rigoureux de la vedette. (sortie en salle: 26 juin 2009)
À première vue, il y a tout lieu de se réjouir. CHERI marque en effet les retrouvailles de Stephen Frears avec le scénariste de DANGEROUS LIAISONS Christopher Hampton et d'une de ses belles têtes d'affiche, l'actrice Michelle Pfeiffer. Mais il faut rapidement se rendre à l'évidence: cette production luxueuse tirée de deux romans de Colette, bien décorée et truffée de bons mots, n'est pas le feu d'artifices espéré. Le scénario, d'une force dramatique inconstante, et la mise en scène de Frears, un peu passive sous son savant masque d'élégance, sont certainement en cause. Mais le manque d'énergie qui se dégage de l'ensemble paraît avant tout attribuable au personnage-titre, campé par Rupert Friend, une star montante qui ici semble avoir pris la mollesse de Cheri pour une consigne de jeu. Conséquemment, la fascination qu'éprouve le personnage de Michelle Pfeiffer à son égard ne paraît jamais pleinement crédible. Par son jeu à l'inverse sensible et vigoureux, cette dernière porte le film sur ses épaules, secondée à point nommé par la formidable Kathy Bates.
Texte : Martin Bilodeau
Gaël Golhen - Première
Le talent du cinéaste est ici total: cadres et dialogues ciselés, élégance et finesse de chaque détail, jouissance d’un académisme transcendé par une ironie alerte et enjouée. (...) À 50 ans, (Pfeiffer) tient admirablement son emploi d’orgueilleuse et d’initiatrice (...). Elle a vieilli, le monde aussi, et c’est de cette inéluctabilité que CHÉRI tire son beau pouvoir émotionnel.
Jean-Claude Raspiengeas - La Croix
Tout est somptueux dans ce CHÉRI rutilant, subtile reconstitution d’époque (...): décors minutieux, couleurs et cadres des tableaux impressionnistes, dialogues ironiques (...), interprétation impeccable (...), sensualité et cruauté des situations, musique primesautière.
François-Guillaume Lorrain - Le Point
Pureté, émotion: le film va crescendo. Bien sûr, toutes ces intentions seraient restées lettre morte sans le duo d’acteurs. Tête à claques veule et infantile, Rupert Friend finit par toucher. Quant à la revenante Michelle Pfeiffer, elle est simplement sublime.