Gr. 2009. Comédie dramatique de Yorgos Lanthimos avec Christos Stergioglou, Angeliki Papoulia, Christos Passalis. Les tribulations de deux filles et un garçon au seuil de l'âge adulte, qui ne sont jamais sortis de la villa où leurs parents les ont élevés, complètement coupés de la société. Fable radicale sur le totalitarisme, le patriarcat et l'éducation. Touches d'humour à froid. Violence sèche, souvent inattendue. Réalisation soignée, très étudiée. Interprétation stylisée. (sortie en salle: 18 février 2011)
Les tribulations de deux filles et un garçon au seuil de l'âge adulte, qui ne sont jamais sortis de la villa où leurs parents les ont élevés, complètement coupés de la société. Fable radicale sur le totalitarisme, le patriarcat et l'éducation. Touches d'humour à froid. Violence sèche, souvent inattendue. Réalisation soignée, très étudiée. Interprétation stylisée. (sortie en salle: 18 février 2011)
D'un humour à froid flirtant volontiers avec l'absurde, cette fable d'une violence sèche sur le totalitarisme et le patriarcat déstabilise par son radicalisme. Libre au spectateur d'y voir une référence douloureuse aux traumatismes vécus par le peuple grec sous la dictature des Colonels, ou encore une critique dévastatrice des abus et des limites de l'éducation à domicile. De fait, c'est en demeurant volontairement nébuleux sur les motifs des parents surprotecteurs que le film, d'une rare économie narrative, fascine et dérange, contrairement au THE VILLAGE de M. Night Shyamalan, qui abordait de façon plus sentencieuse et maladroite une thématique similaire. Avec ses nombreux plans fixes soigneusement étudiés, la réalisation glacée de Yorgos Lanthimos (l'inédit KINETTA) s'accorde admirablement avec le jeu stylisé des interprètes. Aggeliki Papoulia, qui ne fait pas ses trente-cinq ans, se distingue particulièrement dans le rôle de la soeur aînée de moins en moins docile, en proie à des pulsions qu'elle ne comprend pas.
Texte : Louis-Paul Rioux
Par : Jason Plante, Gatineau
UNE QUESTION D'ÉDUCATION... Film bizarre avec quelques effets-chocs (sobres), trompant le spectateur avec des débuts d'un faux thriller. Mais, tout est étudié à la loupe, que ce soit tant dans sa réalisation que dans son scénario, ou l'on suppose franchement que tout est question d'ÉDUCATION... Les acteurs (pour la PLUPART) sont au diapason du film, quasi hitchkockien, ou l'on découvre un Lanthimos, qui passera par la suite ses années de succès à Cannes (3 prix prestigieux, rien de moins)...
J'attribue à ce film la Cote
Par : Yvan Godbout, L'Ange Gardien
Déstabilisant, rien de moins. Ce film étrange est un vrai ovni dans le monde du cinéma actuel. Difficile de lui trouver une quelconque catégorie, puisqu’il oscille constamment entre plusieurs genre. Le scénario est rien de moins que surprenant, accordé à une mise en scène presque clinique au cadrage statique mais étudié à l’extrême. Certains y verront une certaine poésie alors que d’autre s’interrogeront sur la signification de toutes ses images déconcertantes. La violence qui apparaît parfois au détour d’une scène devient extrême par sa subite apparition. Un sentiment de malaise nous prend alors à la gorge, puis, aussi soudainement, le film reprend le coure de sa tranquille étrangeté. Comme je le disais plus haut, déstabilisant. Les interprètes, au diapason du récit, s’abandonnent totalement à leurs personnages aux comportements insolites et, si on peut dire, à la psychologie trouble. Certains cinéphiles auront peut-être de la difficulté à se laisser emporter par l’aura d’étrangeté qui plane sur le film, de la première à la toute dernière image. Celle-ci d’ailleurs, pourtant toute simple et sans la moindre fioriture, laissera une interrogation dans la tête de plusieurs. Qu’on aime ou pas, il faut saluer haut et fort la volonté des auteurs de nous offrir un film original et différent, et qui, surtout, ne recherche jamais la voie de la facilité.
J'attribue à ce film la Cote
Marie Sauvion - Le Parisien
Couronné par le prix Un certain regard au dernier festival de Cannes, ce film grec curieux et dérangeant devrait intriguer les cinéphiles en général et les fans de Michael Haneke en particulier. Dans un cadre enchanteur - une maison cossue, un jardin ensoleillé, une piscine azur -, l'auteur raconte une sidérante dictature paternelle et exploite son idée jusqu'au bout, quitte à faire grincer des dents. Une expérience à tenter.
Christophe Carrière - L'Express
CANINE (est) inclassable (et) plonge le spectateur, dès les premières images, dans un abîme de perplexité. (...) oui, c'est étrange. Mais fascinant. Car, passé le côté intrigant, le sujet apparaît clairement: à travers cette histoire d'un chef de famille qui élève les siens en autarcie, le metteur en scène grec raconte la manipulation des masses. L'échelle est réduite à un vase clos. CANINE n'en est pas moins grand, proche des premiers films de Michael Haneke. Cela en promet.
Roxane Hudon - Mirror
I don’t know what kind of family Lanthimos comes from, but with this incredibly bleak comedy, he presents the family as some kind of authoritarian regime. Or maybe it’s his twisted perspective on the middle-class, full of madness and corruption. Whatever kind of social commentary he’s trying to suggest with this film, with its deadpan violence and amusingly clever dialogue, it’s brilliant.
Manon Dumais - Voir
Déroutante et hypnotique chronique familiale aux accents absurdes, CANINE force l'admiration par son esthétique épurée, sa mise en scène précise et son propos pour le moins audacieux. De fait, à travers les provocations et demandes (d'une) jeune femme (...) sont évoquées avec finesse la révolution d'un peuple victime de la dictature (...) qui s'éveille lentement à la modernité et à la liberté, de même qu'une critique acerbe du patriarcat.
Jacques Mandelbaum - Le Monde
CANINE est l'un des films les plus haineux, les plus méchants, les plus cruels de l'histoire du cinéma à l'égard de la famille. La charge est d'autant plus horrifique que la forme adoptée est celle d'une fable presque paisible, d'une allégorie absurde, dont les postulats, relativement invraisemblables, sont développés avec une telle assurance qu'ils finissent par nous convaincre sinon de la réalité, du moins de la justesse de ce que l'on voit.
Par : Jason Plante, Gatineau
Question d'ÉDUACTION, je précise; ils font le chien quand on leur demande de le faire; ils apprennent de nouveaux mots (comme 'Zombie' représentant une fleur, en réalité); etc. etc. ÉDUCATION mes chers amis... Comprennez-moi bien...
J'attribue à ce film la Cote