É.-U. 2009. Drame de Cherien Dabis avec Nisreen Faour, Melkar Muallem, Hiam Abbass. Alors que la guerre en Irak vient d'être déclenchée, une Palestinienne divorcée et son fils adolescent émigrent aux États-Unis, où leur intégration s'avère difficile. Scénario habile et retenu, sur un phénomène social observé avec justesse. Traitement formel manquant un peu d'ambition. Jeu sensible de N. Faour et M. Muallem. (sortie en salle: 30 octobre 2009)
Alors que la guerre en Irak vient d'être déclenchée, une Palestinienne divorcée et son fils adolescent émigrent aux États-Unis, où leur intégration s'avère difficile. Scénario habile et retenu, sur un phénomène social observé avec justesse. Traitement formel manquant un peu d'ambition. Jeu sensible de N. Faour et M. Muallem. (sortie en salle: 30 octobre 2009)
Ce premier long métrage de Cherien Dabis sonne juste et vrai. Le mérite en revient à son scénario habile, qui documente avec intelligence et retenue deux mouvements simultanés: l'arrivée de Mouna et son fils aux États-Unis, explicitement racontée, et le départ des troupes américaines pour l'Irak, implicite dans le récit, mais qui forge le climat hautement anxiogène qui va rendre difficile l'acclimatation des immigrants. Mais pas impossible. Comme son héroïne, campée par la très juste Nisreen Faour, Dabis est une cinéaste optimiste. Avec lucidité et sans misérabilisme, elle oppose dans AMREEKA le poids de l'ignorance et la montée du racisme, à la résilience d'une femme et sa curiosité avide des autres. Sa réalisation un brin téléfilmesque n'élève pas le discours, mais son parti pris, visiblement dicté par un budget restreint, n'empêche pas non plus les acteurs de briller. Du lot, on retiendra que Melkar Muallem, dans le rôle du fils de Mouna, est criant de vérité.
Texte : Martin Bilodeau
Norbert Creutz - Le Temps
À la fois inattaquable sur le fond et sans doute bien observé (...), tout cela n'en reste pas moins (...) médiocre. Pourquoi? (...) parce qu'on souscrit à tout beaucoup trop facilement (...). Mais surtout parce que (...) l'écriture et la mise en scène restent aux abonnés absents. Sans (...) plan cadré, cette bouillie visuelle au naturalisme naïf condamne le film à l'anecdotique.
Olivier de Bruyn - Le Point
AMERRIKA (...) met en scène, sans démagogie ni surenchères larmoyantes, le racisme ordinaire, les ratés de l’intégration, mais aussi des protagonistes de «bonne volonté» qui aident à ne pas désespérer du rêve américain. Les comédiens, tous remarquables (...), contribuent pour beaucoup à la réussite de ce film sensible et intelligent.
Thomas Sotinel - Le Monde
On reconnaît des scènes déjà vues maintes fois (...) parfois moins réussies que dans d'autres films (...). Ces faiblesses ne suffisent pas à empêcher AMERRIKA d'être un début prometteur et, surtout, un film profondément attachant. Cherien Dabis a sûrement des progrès à faire en tant que scénariste, mais c'est déjà une remarquable directrice d'acteurs.
Emmanuèle Frois - Figaro Scope
Les territoires occupés, les problèmes d'intégration tout comme la question d'identité (...) sont des thèmes qui ont été vus et revus au cinéma, mais Cherien Dabis y apporte une touche pleine de chaleur, de formidable optimisme et de belle humanité. En premier lieu grâce au personnage même de Mouna (...) divinement interprétée par Nisreen Faour.
Manon Dumais - Voir
Ce premier long métrage de Cherien Dabis doit beaucoup au charme conquérant et à la candeur rafraîchissante de sa protagoniste qu'incarne avec (...) conviction Nisreen Faour. (...) Si la réalisation (...) ne s'élève jamais au-dessus des standards des plus ordinaires séries télé, (le) scénario a le mérite de ne pas s'enfoncer bêtement dans le manichéisme et la morale.