L’AVIS DE MEDIAFILM

Cette évocation du destin tragique d'Amelia Earhart constitue une vive déception. Le scénario, platement mécanique et farci de dialogues médiocres, ne parvient guère à rendre justice à cette femme de tête passionnée et courageuse, dont on ne saura au fond bien peu de choses. Du coup, le récit de ses amours distille un ennui certain et l'illustration de ses exploits, pourtant extraordinaires, suscite rarement l'enthousiasme. La réalisation de Mira Nair (VANITY FAIR, THE NAMESAKE) manque singulièrement d'envergure et de rythme, tandis que la reconstitution d'époque, très modeste, apparaît plutôt artificielle. Le plus malheureux dans tout ça, c'est que la talentueuse Hilary Swank semblait née pour camper Amelia Earhart. Or, en dépit d'une grande ressemblance avec la célèbre aviatrice, et d'un travail consciencieux pour reproduire son accent du midwest, la comédienne livre une performance superficielle, voire agaçante par moments. Outre Richard Gere, qui s'en tire plutôt bien, les autres interprètes ne semblent pas très concernés par l'entreprise.

Texte : Louis-Paul Rioux