Jap. 2008. Drame de Kiyoshi Kurosawa avec Teruyuki Kagawa, Kyoko Koizumi, Yu Koyanagi. La lente dérive d'une famille dont chacun des quatre membres dissimule aux autres son secret. Analyse fine de la société nippone. Scénario d'une belle densité psychologique. Mise en scène élégante ponctuée de plans fixes très évocateurs. Photo soignée. Interprétation juste. (sortie en salle: 7 août 2009)
La lente dérive d'une famille dont chacun des quatre membres dissimule aux autres son secret. Analyse fine de la société nippone. Scénario d'une belle densité psychologique. Mise en scène élégante ponctuée de plans fixes très évocateurs. Photo soignée. Interprétation juste. (sortie en salle: 7 août 2009)
Surtout connu pour ses drames policiers et ses films d'horreur inventifs, Kiyoshi Kurosawa (CURE) forge dans TOKYO SONATA un climat feutré semblable à celui dans lequel baignait SEANCE (inédit au Québec). Délaissant le fantastique et le suspense, le Japonais propose une analyse fine de la société nippone contemporaine par le truchement d'une famille type. D'une belle densité psychologique, le scénario pose un regard empreint d'empathie sur une galerie de personnages murés dans le secret, ou, dans le cas de la mère, un indicible sentiment d'aliénation. Élégante mais jamais appuyée, la mise en scène est ponctuée de plans fixes très évocateurs visant à traduire par l'image ce que les personnages taisent, c'est-à-dire presque tout. Dans le contexte d'un drame consacré à une cellule familiale aux prises avec différents maux, dont le silence, on ne s'étonnera guère que la riche palette automnale privilégiée rappelle, elle aussi, les oeuvres tardives d'Ingmar Bergman. L'interprétation est uniformément juste.
Texte : François Lévesque