(...) Coninx a préféré rester très conventionnel dans son approche de ce personnage haut en couleur, se contentant plutôt d'enfiler tranquillement (...) les étapes de la vie de Deckers. (...) De plus, Coninx semble faire peu de cas de tout l'aspect musical, alors que c'est ce qui a donné naissance au phénomène de Soeur Sourire.

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Amorcé il y a huit ans, le projet a dû attendre que la seule grande actrice de ce pays, Cécile de France, soit assez célèbre et disponible. L'attente en valait la peine. Car son tempérament, sa joie de vivre parfois obscurcie d'ombres en font l'interprète idéale d'une rebelle brute de décoffrage, à la fois charismatique et mal dans sa peau.

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Pour retracer cette destinée pathétique, (...) Coninck a fait des choix stylistiques à la fois intéressants et déroutants. Son récit a un côté BD, au dessin appuyé. La reconstruction des années 1950-60, la vie de famille, la vie de couvent (...) ont quelque chose de délibérément schématique (...). Mais dans ce monde en deux dimensions, Cécile de France introduit un portrait richement incarné (...) qui ne laisse jamais indifférent.

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En dépit de quelques niaiseries (...) et d'un abus de rouge à lèvre chez les nonnes, (Coninx) filme le dérangement de cette jeune fille par quelques agaceries de point de vue, une caméra collée à la peau, une mise scène organique qui ne sonne jamais faux. (...) Cécile de France incarne miraculeusement Deckers: lui faisant don de son corps, sans surjeu.

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Stijn Coninx s’est heureusement gardé de verser dans la facilité spectaculaire du portrait «trash». Au contraire, le cinéaste propose une œuvre pudique, cherchant à percer le mystère de son personnage, à le rendre attachant en se concentrant sur ses blessures affectives. (...) Cécile de France (est) parfaite dans ce rôle qu’elle défend dans un mélange d’énergie brute et de fragilité sans fond.

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