Fr. 2008. Drame biographique de Martin Provost avec Yolande Moreau, Ulrich Tukur, Anne Bennent. En 1912 à Senlis, un marchand d'art allemand découvre que sa femme de ménage, dévote et sans éducation, possède un talent exceptionnel pour la peinture. Portrait sensible et intelligent d'une représentante encore méconnue de l'art naïf. Dénouement crève-coeur. Réalisation attentive, aux élans poétiques. Interprétation très juste. Y. Moreau littéralement habitée par son personnage. (sortie en salle: 5 décembre 2008)
En 1912 à Senlis, un marchand d'art allemand découvre que sa femme de ménage, dévote et sans éducation, possède un talent exceptionnel pour la peinture. Portrait sensible et intelligent d'une représentante encore méconnue de l'art naïf. Dénouement crève-coeur. Réalisation attentive, aux élans poétiques. Interprétation très juste. Y. Moreau littéralement habitée par son personnage. (sortie en salle: 5 décembre 2008)
Le dramaturge et romancier Martin Provost, dont les deux premiers longs métrages sont inédits au Québec, signe avec ce maîtrisé SÉRAPHINE un portrait sensible et intelligent d'une représentante encore méconnue de l'art naïf. Les méthodes inusitées de confection de couleur imaginées par cette femme du peuple simple mais débrouillarde ne laissent pas d'impressionner, de même que son exigeant rituel de création en vase clos, recréé avec soin devant une caméra attentive et pudique. Hélas, des délires mystiques à répétition, ajoutés au Krach de 1929, auront eu raison d'un destin artistique exceptionnel, ce que le dénouement crève-coeur illustre avec force. La mise en scène précise, traversée d'élans poétiques, offre une vibrante reconstitution du début du XXe siècle, qui met en évidence les rudes différences de classes sociales prévalant à cette époque. Littéralement habitée par son personnage, Yolande Moreau livre une performance qui force l'admiration. À ses côtés, Ulrich Tukur est très juste dans le rôle du combatif mais inconstant Uhde.
Texte : Louis-Paul Rioux
Anabelle Nicoud - La Presse
Dans la catégorie des films biographiques, SÉRAPHINE est (...) à classer dans le haut de la liste: quand plusieurs s’abîment dans l’imitation, le récit linéaire ou la glorification de leur sujet, le (...) long métrage de Martin Provost fait un portrait digne et touchant d’une femme hors du commun.
Manon Dumais - Voir
En harmonie avec la vie et l'oeuvre de cette femme remarquable, SÉRAPHINE se raconte en une suite fluide de minutieux tableaux aux mouvements de caméra très discrets, lesquels donnent naissance à de superbes paysages, portraits et natures mortes, tantôt baignés de lumière, tantôt sculptés d'effets d'ombre.
Dominique Borde - Le Figaro Scope
Avec simplicité et humilité, Martin Provost (...) évoque ce destin extraordinaire en posant entre les images l'éternelle question de la création: mouvement de l'âme ou expression de l'intelligence? Séraphine, son allure autiste, (...) sa démarche balourde y répond. Comme la foi, la création est une illumination.
Barbara Théate - Le Journal du dimanche
Devant une caméra contemplative et qui prend son temps (parfois un peu trop), Yolande Moreau se glisse, avec la générosité et la sensibilité désarmantes qu'on lui connaît, dans les jupes d'un grand peintre méconnu, et rend, avec une sobriété qui fait sa force, toute la complexité d'une femme atypique.
Pierre Murat - Télérama
Le film est sobre, épuré (...), un rien trop long (...), mais tendu, humble, à l'écoute. Dénué de pathos, de sensiblerie, d'émotion facile. Tout baigné de couleurs neutres où éclatent (...) les teintes vives des toiles de Séraphine (...). Avec l'idée que, pour certains, l'art (...) est le seul salut possible.
Didier Roth-Bettoni - Première
Martin Provost a su adapter sa mise en scène à son modèle en la faisant tour à tour humble et brûlante, distante et intime, précise comme les cadrages de son héroïne et débordante d’émotions comme elle. (...). Magnifiquement servie par (...) Yolande Moreau, Séraphine (...) renaît sous nos yeux.
Pascal Mérigeau - Le Nouvel Observateur
Entre (...) Séraphine de Senlis et l'actrice (...), c'est plus qu'une rencontre, cela tient de la fusion, cela semble une possession. À Séraphine, Yolande Moreau offre son corps, son épaisseur, ses regards sourds et ses mots bousculés, et aussi des entêtements de brute, des maladresses, des brusqueries, une violence contenue.
Par : H F,
Il serait juste aujourd'hui de préciser dans le générique que le scénario est partiellement inspiré de la biographie intitulée "Séraphine de Senlis", rédigée par Alain Vircondelet. En effet, le 26 novembre 2010, le producteur et le scénariste du film ont été condamnés par le tribunal de grande instance de Paris pour avoir plagié ladite biographie. http://next.liberation.fr/cinema/2010/11/26/le-film-seraphine-condamne-pour-plagiat_696620
J'attribue à ce film la Cote