Fr. 2008. Comédie dramatique de Agnès Jaoui avec Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri, Jamel Debbouze. De retour dans son patelin natal afin d'y lancer sa carrière en politique, une écrivaine féministe se remet en question au contact de deux documentaristes désorganisés qui tournent un film sur elle. Réflexion en mode léger sur des thèmes puissant tels le féminisme, le racisme ordinaire et la famille. Situations manquant parfois de crédibilité. Réalisation sobre et patiente. Excellente distribution. (sortie en salle: 10 avril 2009)
De retour dans son patelin natal afin d'y lancer sa carrière en politique, une écrivaine féministe se remet en question au contact de deux documentaristes désorganisés qui tournent un film sur elle. Réflexion en mode léger sur des thèmes puissant tels le féminisme, le racisme ordinaire et la famille. Situations manquant parfois de crédibilité. Réalisation sobre et patiente. Excellente distribution. (sortie en salle: 10 avril 2009)
Agnès Jaoui (LE GOÛT DES AUTRES, COMME UNE IMAGE) revient à la réalisation avec une réflexion généreuse mais un peu courte sur le féminisme, le racisme ordinaire et la famille. Celle-ci s'articule autour d'un trio de personnages mal assortis, aux motivations mystérieuses ou cachées. Trop peut-être pour que l'intrigue qui les assemble paraisse vraisemblable. On se surprend ainsi à voir le personnage de l'intellectuelle prolonger sa participation à une expérience documentaire pénible et clairement vouée à l'échec. Jaoui manque d'ailleurs un peu d'autorité pour ce rôle, à travers lequel elle exprime les sacrifices intimes des femmes d'action et de conviction. Il manque du reste à PARLEZ-MOI DE LA PLUIE la qualité essentielle qui avait fait le succès de ses films précédents: une pensée raffinée, exprimée avec simplicité et limpidité. Cela dit, la musique des dialogues du tandem qu'elle forme avec Jean-Pierre Bacri reste toujours aussi gracieuse et accrocheuse et la distribution, parfaitement dirigée, donne de la vigueur et de la couleur à l'ensemble. Dans le rôle d'un concierge d'hôtel rêvant de s'émanciper de sa condition de fils d'immigrant, Jamel Debbouze, tout en sobriété, est très convaincant.
Texte : Martin Bilodeau
Didier Péron - Libération
Le troisième long-métrage d'Agnès Jaoui (...) est loin d'être désagréable à regarder. (…) Mais (…), si l'on fait l'effort de repenser à ce PARLEZ-MOI DE LA PLUIE quelques heures après la projection, l'esprit popote, bonne franquette un peu intello, un peu bourgeois, un peu marrant, un peu triste, un peu vieux jeu, un peu malin, un peu largué s'affaisse mollement sous le poids plume de sa propre désuétude.
Christophe Carrière - L'Express
(...) le tandem Bacri-Jaoui (...) n'en finit pas de disséquer les rapports humains, thème inépuisable quand on sait, comme eux, (...) y puiser. Et, cette fois, avec plus d'humour qu'à l'accoutumée. (...) la partition (...) est, comme d'habitude, réglée comme du papier à musique. Et c'est là le bémol: à force de jouer sur les mêmes accords, le duo commence à verser dans la ritournelle.
Dominique Widemann - L'Humanité
Le soin habituel qu’apporte à leur rédaction le duo d’auteurs Jaoui-Bacri (...) (est) lourdement lesté. De même, la charge morale d’éviter à tout prix le manichéisme, pour louable que soit cette préoccupation, va peser sur chaque personnage en proportion aussi de la minceur presque anorexique du scénario. (...) Reste la tendresse du regard porté sur l’humaine condition, palpable tout au long du fil.
François-Guillaume Lorrain - Le Point
Jaoui revient avec un opus moins brillant, moins Rive gauche (...), mais qui évite la charge boulevardière de ses deux premiers films. Tout en restant fidèle à la méthode - débattons d'un sujet, en l'occurrence le victimisme -, Jaoui a changé la manière: plus de comédie burlesque, moins d'ironie et plus de «sollicitude» envers ses personnages. Et puis Jamel (...) ne fait pas du Jamel, ce qui était loin d'être gagné d'avance.
Marie-Noëlle Tranchant - Le Figaro
C'est finement écrit et dialogué, avec cet humour susceptible, cette cocasserie de mauvais poil qui fait le ton Jaoui-Bacri, mais aussi avec une sensibilité nuancée, qui dépasse toujours la caricature. (...) PARLEZ-MOI DE LA PLUIE est une comédie réversible. Elle joue sur les intempéries, mais s'éclaire d'un mot prononcé discrètement, comme en passant: sollicitude.