É.-U. 2008. Drame psychologique de Sam Mendes avec Leonardo DiCaprio, Kate Winslet, Michael Shannon. En 1955, une mère au foyer d'une banlieue proprette, mariée à un employé de bureau engoncé dans sa routine, rêve d'un nouveau départ à Paris avec lui. Adaptation intelligente du roman de Richard Yates. Grande vérité psychologique. Quelques passages un peu lourds. Mise en scène élégante et racée. Interprétation subtile et intense. (sortie en salle: 9 janvier 2009)
En 1955, une mère au foyer d'une banlieue proprette, mariée à un employé de bureau engoncé dans sa routine, rêve d'un nouveau départ à Paris avec lui. Adaptation intelligente du roman de Richard Yates. Grande vérité psychologique. Quelques passages un peu lourds. Mise en scène élégante et racée. Interprétation subtile et intense. (sortie en salle: 9 janvier 2009)
Aliénation, médisance, crise du couple. Tel était le menu de «Revolutionary Road», premier roman de Richard Yates publié en 1961, dans lequel l'auteur révélait le versant sombre de la vie dans les banlieues aseptisées de l'Amérique d'après-guerre. Cette adaptation intelligente, d'une grande vérité psychologique, donne surtout lieu à une exploration morose des rêves déçus d'une jeune femme avant-gardiste et éprise de liberté, mais aux ambitions peu réalistes. Si plusieurs scènes atteignent une grande puissance dramatique, en revanche, les nombreuses disputes conjugales deviennent vite lourdes et surexplicatives. Loin de la causticité et de la fantaisie de son AMERICAN BEAUTY, qui abordait un sujet similaire, Sam Mendes adopte ici un ton beaucoup plus grave dans sa mise en scène élégante et racée. Réunis à l'écran pour la première fois depuis TITANIC en 1997, Leonardo DiCaprio et Kate Winslet offrent tous deux des prestations subtiles et intenses. Et dans le rôle d'un voisin psychiatrisé qui dit ses quatre vérités au couple inconstant, Michael Shannon impressionne.
Texte : Louis-Paul Rioux
Pascal Mérigeau - Le Nouvel Observateur
Leonardo DiCaprio possède le côté lisse de celui que rien n'atteint vraiment (...). En revanche, Kate Winslet s'empare d'April à bras-le-corps, elle la bouscule et la torture, sa bouche se tord et ses yeux se perdent, entraînant vers la tragédie un film que son partenaire semble par instants tenté de tirer vers la caricature.
Éric Libiot - L'Express
(Mendes) prend place à l'intérieur de son sujet. (...) Cette promiscuité offre au film une grande tension romanesque (...). Écrit avec beaucoup de précision et d'acuité, le scénario ne souffre (...) jamais de la froideur qui empoisonne ce genre de récits. Si Mendes évite le psychologisme, c'est parce qu'il est servi par deux immenses comédiens.
Aleksi K. Lepage - La Presse
Mendes a fabriqué ici, à partir d’un scénario et de dialogues fort bien ciselés, quelques puissantes scènes de la vie conjugale; scènes parfois criantes, voir terrifiantes de vérité. (...) On reprochera à cet excellent drame sentimental l’omniprésence de la musique (...), laquelle surligne inutilement les scènes poignantes.
Normand Provencher - Le Soleil
LES NOCES REBELLES est un drame sans concession, où se profile l'ombre de BEAUTÉ AMÉRICAINE. Avec un art consommé pour la tragédie, Mendes fait graduellement monter la tension (...). Les scènes de ménage abondent, les mots durs pleuvent, les rancoeurs s'accumulent dans ce corps à corps conjugal qui ne laisse pas le spectateur indemne.
Manon Dumais - Voir
Dénué de l'humour décapant de BEAUTÉ AMÉRICAINE, LES NOCES REBELLES s'avère une étude tout aussi forte des moeurs américaines. D'une élégance quelque peu surannée mais jamais nostalgique, la réalisation de Mendes illustre parfaitement l'univers aseptisé où tentent vainement de s'engourdir April et Frank.