Bel. 2008. Drame social de Luc Dardenne, Jean-Pierre Dardenne avec Arta Dobroshi, Jérémie Renier, Fabrizio Rongione. Une Albanaise soutenue par un réseau d'immigration clandestine s'attache au toxicomane qu'elle a épousé afin d'obtenir la citoyenneté belge. Peinture sociale éloquente et d'une grande précision. Scénario vigoureux versant peu à peu dans l'insolite. Personnages bien définis. Mise en scène de métier, au souffle parfaitement contrôlé. Interprètes criants de vérité. (sortie en salle: 6 février 2009)
Une Albanaise soutenue par un réseau d'immigration clandestine s'attache au toxicomane qu'elle a épousé afin d'obtenir la citoyenneté belge. Peinture sociale éloquente et d'une grande précision. Scénario vigoureux versant peu à peu dans l'insolite. Personnages bien définis. Mise en scène de métier, au souffle parfaitement contrôlé. Interprètes criants de vérité. (sortie en salle: 6 février 2009)
Avec l'éloquence qu'on leur connaît, les Belges Luc et Jean-Pierre Dardenne (LA PROMESSE, ROSETTA, L'ENFANT) nous reviennent avec une autre peinture sociale précise et dense. LE SILENCE DE LORNA évoque les enjeux de la nouvelle Europe, si difficile d'accès pour ceux qui en sont exclus, ainsi que les réseaux d'immigration clandestine souvent meurtriers auxquels celle-ci a donné naissance. Ce phénomène nous est révélé à travers l'expérience intimiste, banale et terriblement vraie, d'une poignée de personnages, instruments ou victimes, conscients ou inconscients, de celui-ci. Sans verser dans la thèse ou la démonstration explicite, le scénario riche et vigoureux - plutôt insolite dans son dernier acte qui emprunte au "Petit Chaperon rouge" - nous fait suivre une héroïne abrasive mais attachante, qui peu à peu se découvre un sens moral. La mise en scène au souffle parfaitement contrôlé et l'interprétation criante de vérité de toute la distribution rendent le silence de Lorna extrêmement parlant.
Texte : Martin Bilodeau