Fr. 2008. Drame de moeurs de Karin Albou avec Lizzie Brocheré, Olympe Borval, Najib Oudghiri. En 1942, dans Tunis occupée par les Allemands, deux adolescentes, l'une musulmane et l'autre juive, voient leur amitié compromise à l'approche de leurs mariages respectifs. Récit empreint de sensualité sur la complicité féminine, campé dans un contexte historique méconnu. Réalisation modeste. Descriptive attentive des divers rituels religieux. Jeu sensible des deux jeunes interprètes. (sortie en salle: 1 mai 2009)
En 1942, dans Tunis occupée par les Allemands, deux adolescentes, l'une musulmane et l'autre juive, voient leur amitié compromise à l'approche de leurs mariages respectifs. Récit empreint de sensualité sur la complicité féminine, campé dans un contexte historique méconnu. Réalisation modeste. Descriptive attentive des divers rituels religieux. Jeu sensible des deux jeunes interprètes. (sortie en salle: 1 mai 2009)
Karin Albou rêvait depuis plus de dix ans de tourner cette histoire d'amitiés tunisiennes sur fond de Deuxième Guerre mondiale. Le succès de LA PETITE JÉRUSALEM lui a permis de mener à terme ce CHANT DES MARIÉES linéaire et un brin monotone, dans lequel elle explore la complicité féminine ainsi que les divers rituels religieux qui scandent la vie des femmes musulmanes et juives. Le contexte historique, évoqué avec économie par les ambiances sonores (vrombissement de moteurs d'avions, bruits de bombes, etc.), apparaît à la fois familier et inusité. Familier parce qu'on ne compte plus les films sur l'occupation nazie. Inusité parce que très peu d'entre eux se déroulent au Maghreb. La cinéaste, qui s'est attribué le rôle de la mère de Myriam, s'intéresse surtout à l'impact de la guerre sur l'amitié de ses héroïnes, et à travers elles sur la Tunisie de l'époque. À l'inverse, elle capte dans le détail les rituels intimes tels l'épilation avant le mariage ou celui du drap taché de sang après la nuit de noces. À l'écran, la connivence entre les excellentes Lizzie Brocheré et Olympe Borval est palpable.
Texte : André Lavoie
Odile Tremblay - Le Devoir
Si le scénario se révèle parfois assez démonstratif dans sa marche implacable de la guerre qui broie les vies, tous les segments des rapports intimes dégagent une vraie grâce. D'autant plus que les très jeunes interprètes, (...) au jeu toujours juste, sont convaincantes. (...) Une peinture intimiste, qui dépasse le cadre un peu manichéen de sa trame, au fil de ses très nombreux moments de grâce.
Jean-Luc Douin - Le Monde
(...) LE CHANT DES MARIÉES peint une période méconnue de l'histoire du Maghreb de façon intimiste, un rien prévisible et démonstrative (...), mais l'évocation des rites religieux et sexuels se fait de manière sensible, et où l'auteur confirme son talent à filmer de façon délicate et troublanre la peau, le corps.
Pierre Murat - Télérama
Avec les trois euros six centimes qu'elle a eus pour budget, Karin Albou a évidemment réduit au strict minimum les bombardements et les rafles. Peu importe, puisque c'est le romanesque qui l'emporte: la sensualité naissante des corps et le courage, naissant lui aussi, que trouvent, peu à peu, les deux amies pour miner de l'intérieur les traditions imbéciles.
François-Guillaume Lorrain - Le Point
Comme dans LA PETITE JÉRUSALEM, l'histoire d'amour d'une Juive et d'un Arabe à Sarcelles, Albou excelle à confronter les effusions des jeunes femmes à l'Histoire et à ses diktats racistes. Elle est une cinéaste du corps: épilation, défloration, hammam... Autant de rituels qu'elle arrive, avec peu de moyens, à transporter dans ce passé douloureux. C'est fin, délicat, sensuel.
Manon Dumais - Voir
(...) Albou pousse ici l'ambition de raconter des faits historiques méconnus: les six mois d'occupation allemande en Tunisie et les dissensions qu'elle provoqua entre juifs et musulmans. Hélas, ce riche point de départ ne sert que de toile de fond à l'histoire d'amitié plutôt convenue entre une Arabe (...) fiancée à son cousin (...) et une Juive (...) promise à un riche médecin d'âge mûr.