É.-U. 2008. Drame policier de Clint Eastwood avec Angelina Jolie, John Malkovich, Jeffrey Donovan. En 1928, à Los Angeles, une mère dont le fils a disparu affirme que l'enfant que la police lui a ramené cinq mois plus tard n'est pas le sien. Récit intrigant mais inutilement long, inspiré d'un fait divers. Approche manichéenne des personnages. Traitement visuel très réussi. Réalisation sobre. Jeu senti d'A. Jolie. (sortie en salle: 31 octobre 2008)
En 1928, à Los Angeles, une mère dont le fils a disparu affirme que l'enfant que la police lui a ramené cinq mois plus tard n'est pas le sien. Récit intrigant mais inutilement long, inspiré d'un fait divers. Approche manichéenne des personnages. Traitement visuel très réussi. Réalisation sobre. Jeu senti d'A. Jolie. (sortie en salle: 31 octobre 2008)
CHANGELING est une oeuvre bicéphale. Sur le plan de la forme, elle est résolument signée Clint Eastwood: équilibre habile entre esthétisme et sobriété, mise en scène à la fois transparente et très soignée, magnifique photographie (de Tom Stern - MILLION DOLLAR BABY), fertile en beaux clairs-obscurs, etc. Hélas, sur le plan du fond, le scénario écrit à l'origine pour Ron Howard, qui devait le réaliser, ne donne pas dans la nuance. Les personnages secondaires sont dessinés à gros traits et les rebondissements paraissent souvent artificiels. Bien qu'elle captive tout du long, l'intrigue s'égare et s'étire inutilement vers la fin. A posteriori, certaines révélations de la onzième heure semblent inutiles. Cela étant, on ne peut qu'admirer les costumes élégants d'Angelina Jolie, visiblement conçus pour que sa silhouette contraste avec son environnement. L'actrice se montre à la hauteur d'un rôle exigeant à travers une performance solide et très sentie.
Texte : François Lévesque
Maxime Demers - Le Journal de Montréal
(...) Clint Eastwood accouche (...) une fois de plus d’un grand drame humain, élégant et parfaitement équilibré. L’image est superbe, (...) tout comme les costumes et décors qui recréent merveilleusement bien le Los Angeles des années 1920. L’histoire (...) est racontée avec une rigueur et un souci du détail admirable.
Marc-André Lussier - La Presse
Soutenu par une performance très solide d’Angelina Jolie (...), L'ÉCHANGE bénéficie aussi de l’approche la plupart du temps très retenue du cinéaste, d’autant plus que certains aspects du récit - très sombres - auraient pu le pousser à davantage d’excès. ( ..) la reconstitution d’époque reste crédible de bout en bout.
Thomas Sotinel - Le Monde
(Eastwood) propose avec L'ÉCHANGE un film d'un classicisme épuré, qui utilise le vocabulaire du vieil Hollywood avec une sincérité et une puissance d'expression qu'il est le seul à pouvoir susciter (...). À cette admiration devant la forme, il faut ajouter la quasi-stupeur qui saisit en comprenant (...) que L'ÉCHANGE, film noir, (...) est aussi un grand film politique.
Dominique Borde - Le Figaro
Après avoir touché à tous les genres, Clint Eastwood a toujours un sens incomparable de la dramaturgie. Sans sombrer dans le mélo pourtant si tentant, il sait comme personne raconter une histoire (...). Tout sonne juste pour accompagner cette triste aventure d'un autre âge. Encore une belle leçon de cinéma donnée par un grand ancien!
Manon Dumais - Voir
L'ÉCHANGE n'est peut-être pas le meilleur film de Clint Eastwood, mais par sa très belle facture classique, son récit déchirant d'une mère de famille monoparentale ayant perdu son fils unique et sa critique courageuse des forces policières corrompues de Los Angeles des années 1920, il méritait bien sa place en sélection officielle au Festival de Cannes.