Fr. 2008. Drame d'espionnage de Nicolas Saada avec Guillaume Canet, Géraldine Pailhas, Archie Panjabi. À Londres, un jeune voleur est contraint par les services secrets français et britanniques de séduire l'épouse d'un industriel acoquiné à des terroristes syriens. Récit d'espionnage classique doublé d'une déchirante histoire d'amour. Dialogue sec. Réalisation alerte. Interprètes convaincus. (sortie en salle: 28 août 2009)
À Londres, un jeune voleur est contraint par les services secrets français et britanniques de séduire l'épouse d'un industriel acoquiné à des terroristes syriens. Récit d'espionnage classique doublé d'une déchirante histoire d'amour. Dialogue sec. Réalisation alerte. Interprètes convaincus. (sortie en salle: 28 août 2009)
Ancien critique aux Cahiers du Cinéma, scénariste pour Pierre Salvadori et Arnaud Desplechin, Nicolas Saada signe un premier long métrage assez bien troussé, qui se veut un hommage direct au NOTORIOUS de Hitchcock. Fondé sur le mensonge, la manipulation et le sacrifice d'individus innocents au nom de la raison d'État, le récit d'espionnage, somme toute classique, aux dialogues secs, est enrichi d'une déchirante histoire d'amour. Laquelle doit beaucoup au jeu subtil, délicat, de Géraldine Pailhas en épouse souriante et élégante mais foncièrement malheureuse, qui n'a plus la force de subir une nouvelle déception sentimentale. À ses côtés, Guillaume Canet est parfait dans le rôle d'un jeune homme têtu et imprévisible qui, pour des raisons obscures, résiste à livrer tout son potentiel. À la réalisation, Saada s'en tire bien et, malgré un budget visiblement limité, les séquences d'action possèdent toute la tension dramatique requise.
Texte : Louis-Paul Rioux
Manon Dumais - Voir
Si Saada semble vouloir embrasser plusieurs genres sans arriver à s'y investir complètement, (...) on ne peut (...) pas reprocher à sa mise en scène de chercher à tout prix à éviter les débordements d'un premier film. (...) À ces qualités s'ajoute l'effort constant de ne pas tomber dans le cliché des spectaculaires et pétaradantes scènes d'action sans queue ni tête trop souvent vues dans les films d'espionnage.
Christophe Narbonne - Première
Même si les pistes narratives se multiplient au passage de façon un peu artificielle et conventionnelle, ESPION(S) se révèle une incursion hexagonale intéressante dans le film de genre, entre efficacité narrative à l’américaine et sensibilité européenne.
Christophe Carrière - L'Express
S'il s'inscrit dans un genre, l'espionnage, propice à l'action spectaculaire, son film fait pourtant la part belle à l'ambiance, anxiogène et perverse. Un parti pris inspiré d'un des réalisateurs préférés de Saada, Alfred Hitchcock, qu'il évite heureusement de recopier (...). Mieux que malin : intelligent.
Aurélien Ferenczi - Télérama
(...) Saada sait d'emblée mener un récit à suspense, il sait aussi diriger ses acteurs et les filmer. (...) Plus dense qu'à l'ordinaire, Guillaume Canet brouille les cartes: impossible de lire en lui ce qui relève du service commandé et du désir naissant. Géraldine Pailhas joue avec infiniment de grâce une femme (...) blessée, épouse (...) d'un homme qu'elle respecte plus qu'elle ne l'aime.
Olivier de Bruyn - Le Point
Entre manipulation et séduction trouble, ESPION(S) nous entraîne dans un récit envoûtant et témoigne d'une maîtrise formelle très rare pour un premier opus. Géraldine Pailhas et Guillaume Canet, excellents, sont à la hauteur de cette fiction passionnante sur le fond comme sur la forme.