É.-U. 2008. Thriller de Michael Haneke avec Naomi Watts, Tim Roth, Michael Pitt. Deux jeunes sociopathes s'amusent à terroriser un couple et leur enfant. Décalque américanisé d'une oeuvre antérieure du réalisateur autrichien. Dénonciation nihiliste de la culture de la violence. Progression implacable, délibérément déstabilisante. Touches d'humour noir. Mise en scène clinique. Jeu à fleur de peau de N. Watt (sortie en salle: 14 mars 2008)
Deux jeunes sociopathes s'amusent à terroriser un couple et leur enfant. Décalque américanisé d'une oeuvre antérieure du réalisateur autrichien. Dénonciation nihiliste de la culture de la violence. Progression implacable, délibérément déstabilisante. Touches d'humour noir. Mise en scène clinique. Jeu à fleur de peau de N. Watt (sortie en salle: 14 mars 2008)
L'exploitation de la violence, dans nos sociétés et particulièrement dans les médias, fascine depuis longtemps le réalisateur autrichien Michael Haneke, qui a d'ailleurs consacré une trilogie au sujet (THE SEVENTH CONTINENT, BENNY'S VIDEO, 71 FRAGMENTS OF A CHRONOLOGY OF CHANCE). Réalisé en 1997, FUNNY GAMES revenait sur les mêmes thèmes en transgressant les conventions du médium (commentaires à la caméra, discussions sur le sens de l'action en cours, etc.). Dans ce calque parfait de l'original, Haneke a transposé l'action aux États-Unis. La démonstration, empreinte de nihilisme, est ici encore d'une froide intelligence. La progression savamment calculée rend le spectateur captif (ou complice) des jeux pervers que subissent les protagonistes et ce, de manière parfois complaisante. La mise en scène typiquement clinique du cinéaste s'efface au profit du propos, qui révoltera ou laissera de glace. Par son jeu à fleur de peau, Naomi Watts domine la distribution.
Texte : François Lévesque
Odile Tremblay - Le Devoir
Tout est magistral dans cette mise en scène implacable: la blancheur des décors et des gants, certains plans fixes au coeur de la tourmente, la montée dramatique sans faille, le jeu des acteurs, dirigés de main de maître par le grand cinéaste autrichien. Surtout celui de Naomi Watts en femme combative (...) et de Michael Pitt en assassin doucereux.
Marc-André Lussier - La Presse
Haneke propose ici un exercice radical, que certains rejetteront probablement d'emblée tellement il faut avoir le coeur bien accroché. Ceux qui résisteront en seront toutefois quitte pour une expérience cinématographique puissante, unique, et pas du tout innocente.
Michael Phillips - The Chicago Tribune
Haneke may have it in for bourgeois complacency along with bourgeois moviegoing expectations, but FUNNY GAMES is fundamentally a bourgeois exercise in authorial sadism. As the methodical games grind on, the suffocatingly beige and white surroundings start to look like a mausoleum.
Michaël Augendre - Ici
DRÔLES DE JEUX est une tarte à la crème farcie de verre pilé qui, même si elle ne nous défigure pas, nous laissera quelques cicatrices dans la mémoire. (...) On acceptera (ou non) la démarche et les intérêts intellectuels de Haneke... Reste une oeuvre rare, fascinante et, au sens propre, impressionnante.
Kevin Laforest - Voir
Remake presque plan par plan de son film du même titre de 1997, DRÔLES DE JEUX part d'une prémisse semblable à celle de nombreux films d'horreur. (...) Mais on se retrouve en fait dans un anti-thriller, sans musique extradiégétique mais avec beaucoup de lourds silences, de longs plans statiques, et plus de malaises que de suspense.