Can. 2008. Drame psychologique de Maxime Giroux avec Eugénie Beaudry, Serge Houde, Guillaume Beauregard. La vie monotone d'une employée de bureau va et vient entre un amant ouvrier qui n'est pas amoureux d'elle et un père diabétique qui refuse de se faire soigner. Récit contemplatif aux développements quasi subliminaux. Commentaire social atténué par la raideur du traitement dramatique. Réalisation compétente mais effacée. Jeu senti d'E. Beaudry. (sortie en salle: 6 février 2009)
La vie monotone d'une employée de bureau va et vient entre un amant ouvrier qui n'est pas amoureux d'elle et un père diabétique qui refuse de se faire soigner. Récit contemplatif aux développements quasi subliminaux. Commentaire social atténué par la raideur du traitement dramatique. Réalisation compétente mais effacée. Jeu senti d'E. Beaudry. (sortie en salle: 6 février 2009)
Lent, contemplatif, émaillé de développements quasi subliminaux et avare de paroles, DEMAIN n'est pas un film facile. Et son auteur Maxime Giroux, qui signe ici son premier long métrage, n'entend pas nous en faciliter l'accès en nous fournissant des réponses ou des clés d'interprétation. Il reste que sa démarche, cohérente, n'est pas sans prétention et le manque d'ampleur dramatique rend le film un peu trop hermétique. En revanche, Giroux sait faire parler les silences et induire dans l'esprit du spectateur une appréhension du malheur qui, au-delà de la relative monotonie du récit, ne le quitte jamais. Le commentaire social passe lui aussi par les images, ici de la campagne, là de la banlieue, qui opposent les solitudes d'hier et celles d'aujourd'hui, et font entendre les ratés dans la machine du progrès. Au sein d'une distribution au jeu retenu, Eugénie Beaudry se distingue par son intériorité et sa vulnérabilité.
Texte : Martin Bilodeau
Charles-Stéphane Roy - Séquences
(...) de par sa volonté d'écarter toute attente dramatique, le film peut être vu comme l'aboutissement de ce cinéma volontairement non commercial borné au présent. (...) La proposition n'est pas sans promesses mais (...) l'expérimentation que constitue DEMAIN ne peut qu'aboutir à un cul-de-sac quand même.
Jean-François Hamel - Ciné-Bulles
Si DEMAIN apparaît comme un film réussi, c'est justement parce que la mise en scène de Giroux est sobre et statique, parce qu'il fait ce que bien d'autres cinéastes ne font guère plus, de peur d'ennuyer: prendre le temps d'observer les choses, de ne pas se sentir pressé par l'impatience du spectateur.
Martin Gignac - Ici
Malgré un premier film parfois anecdotique et un scénario un peu mince, il laisse présager de belles choses. (...) Comme les héroïnes des frères Dardenne et de Lars von Trier, (Eugénie Beaudry) amène de la beauté où il n'y a pas, réchauffant cette oeuvre austère, lente et morose grâce à son énergie bienfaitrice.
Martin Bilodeau - Le Devoir
(...) le scénario de Giroux et son complice Alexandre Laferrière, axé sur les silences, les non-dits, les gestes banals du quotidien et les développements psychologiques subliminaux, manque de souffle, d'intensité (...). Conversations minimalistes et dialogues épurés forment l'essentiel de ce DEMAIN inabouti, néanmoins prometteur.
Christopher Sykes - Mirror
Maxime Giroux’s debut feature is a tough nut to crack for all but the most patient of art house filmgoers. But if you’re in the mood for an anti-popcorn pic, you can do a lot worse than DEMAIN. Sparsely worded yet with a dense, rich aesthetic (...), there is a malaise that encompasses not only Giroux’s characters but almost every scene in the film.
Anabelle Nicoud - La Presse
On pourrait tout à fait reprocher au film sa lenteur (...). Ou encore son scénario, que certains ne manqueront pas de trouver ténu. Ou on pourra (...) se laisser porter par un film qui ne prétend pas être autre chose que ce qu’il est: le drame intime d’une femme (...) qui est aussi celui de vies sacrifiées au devoir, ou à la banalité, au vulgaire ou au commun.
Manon Dumais - Voir
(...) l'univers qu'il (Maxime Giroux) dépeint n'a rien de spectaculaire. On pourrait même dire qu'il ne se passe rien dans DEMAIN. Et pourtant, à l'aide d'images et de cadrages soignés, lesquels extirpent de la banalité ambiante un semblant de beauté, Giroux signe par touches délicates un portrait juste et amer d'une génération qui se cherche.