É.-U. 2008. Chronique historique de Steven Soderbergh avec Benicio Del Toro, Demian Bichir, Rodrigo Santoro. Les épisodes marquants de la vie du révolutionnaire Ernesto «Che» Guevara, depuis sa participation à la révolution castriste jusqu'à son exécution en Bolivie. Superbe diptyque historique. Traitement distinct pour chacun des volets. Scénario dense mais précis. Mise en scène très réfléchie s'essoufflant brièvement à mi-parcours. Ensemble exigeant. B. Del Toro troublant d'authenticité. (sortie en salle: 20 février 2009)
Les épisodes marquants de la vie du révolutionnaire Ernesto «Che» Guevara, depuis sa participation à la révolution castriste jusqu'à son exécution en Bolivie. Superbe diptyque historique. Traitement distinct pour chacun des volets. Scénario dense mais précis. Mise en scène très réfléchie s'essoufflant brièvement à mi-parcours. Ensemble exigeant. B. Del Toro troublant d'authenticité. (sortie en salle: 20 février 2009)
Surgissant souvent là où on ne l'attend pas, Steven Soderbergh (KAFKA, OUT OF SIGHT, ERIN BROCKOVICH) propose avec CHE une oeuvre particulièrement ambitieuse reposant sur un scénario très dense mais d'une grande précision. Le sujet lui-même ayant depuis longtemps été mythifié, il eut été facile d'opter pour un traitement hollywoodien et hagiographique. Or, à l'inverse, le cinéaste a privilégié, dans la première partie surtout, une approche «à hauteur d'homme» qui ne laisse place à aucun débordement. Plus classique et linéaire, le second volet est paradoxalement le plus prenant, dans la mesure où Soderbergh maintient une relative distance (dominance de plans larges et moyens) avec le charismatique révolutionnaire. À tel point qu'il pourra sembler difficile, pour les spectateurs, de relier l'homme avec le symbole qu'il est devenu. Plus cérébrale qu'émotionnelle, cette oeuvre exigeante et réfléchie est portée par le jeu magnétique de Benicio Del Toro (TRAFFIC, 21 GRAMS), troublant d'authenticité et de retenue dans le rôle-titre.
Texte : François Lévesque