Can. 2008. Drame de Atom Egoyan avec Devon Bostick, Scott Speedman, Arsinée Khanjian. Ayant fait croire aux élèves de sa classe que son père était un terroriste islamiste, un adolescent voit son mensonge déclencher un débat dans Internet. Variation inspirée sur la vérité, la religion et la quête d'identité. Scénario ingénieux, morcelé, au message parfois appuyé. Réalisation maîtrisée, manipulant avec brio les mises en abyme. Interprétation satisfaisante, un brin solennelle. (sortie en salle: 8 mai 2009)
Ayant fait croire aux élèves de sa classe que son père était un terroriste islamiste, un adolescent voit son mensonge déclencher un débat dans Internet. Variation inspirée sur la vérité, la religion et la quête d'identité. Scénario ingénieux, morcelé, au message parfois appuyé. Réalisation maîtrisée, manipulant avec brio les mises en abyme. Interprétation satisfaisante, un brin solennelle. (sortie en salle: 8 mai 2009)
Depuis FAMILY VIEWING, qui l'a révélé en 1986, Atom Egoyan n'a cessé d'être fasciné par les nouvelles technologies de l'image et de se questionner sur leur impact dans la vie des individus. Dans ADORATION, variation inspirée sur des thèmes qui lui sont chers (au premier chef le poids des familles et la quête d'identité), sa mise en scène, comme toujours très savante et travaillée, s'articule autour de forums Internet et d'images générées par la caméra numérique du jeune protagoniste. Ces dispositifs démultiplient les perspectives et brouillent la frontière entre le mensonge et la vérité, un autre thème fétiche du réalisateur de SPEAKING PARTS et WHERE THE TRUTH LIES. Si l'usage qui en est fait s'avère particulièrement éloquent, le scénario, en revanche, cache mal les ficelles du film à thèses que son auteur tente d'imposer, ici par deux ou trois situations un peu forcées, là à travers quelques dialogues surexplicatifs. Comme toujours chez Egoyan, la direction d'acteurs est un brin solennelle, néanmoins satisfaisante dans l'ensemble.
Texte : Martin Bilodeau
Manon Dumais - Voir
Se livrant à une réflexion pertinente sur l'identité et nos rapports à la technologie, le réalisateur signe une mise en scène intimiste où l'utilisation d'écrans d'ordinateur, d'appareils photo ou de portables permet la création d'intéressants cadrages gigognes.(Un) récit polyphonique captivant.
Daniel Grivel - Ciné-Feuilles
Par un scénario savamment agencé, le spectateur est promené entre fiction et réalité, de la rage au pardon. La trame est complexe, mais on comprend que la thématique, intelligemment servie par une interprétation retenue, ait séduit le Jury œcuménique (Cannes 2008).
Jérémie Couston - Télérama
Les flash-back d'EXOTICA qui dévoilaient peu à peu le secret de la baby-sitter strip-teaseuse étaient captivants. Ceux d'ADORATION sont redondants et inutilement chargés de symboles. Egoyan peine à composer son puzzle. La cérébralité l'emporte sur les sentiments.
Alex Masson - Première
S’il se perd un peu dans le dense labyrinthe existentiel qu’il compose, Egoyan esquisse un sidérant portrait du monde actuel, aux repères de plus en plus flous. Dommage qu’il faille assembler soi-même les morceaux du puzzle pour qu’apparaisse la pertinence d’un tel film.
Christophe Carrière - L'Express
Comme EXOTICA (1994), LE VOYAGE DE FELICIA (2000) (...), la photo d'ADORATION est signée Paul Sarossy. Des tons feutrés, assez sombres au début, plutôt lumineux vers la fin... Sarossy colle parfaitement à l'esprit envoûtant et sensuel d'Egoyan. C'est beau.
Dominique Widemann - L'Humanité
(...) le cinéaste use de son brio pour que s’emboîtent des énigmes qu’opacifient toutes sortes de mensonges auxquels les technologies de l’information prêtent leurs supports et les écrans trompeurs de l’immédiateté.