Fr. 2007. Drame de moeurs de Catherine Breillat avec Asia Argento, Fu'ad Aït Aattou, Claude Sarraute. Un libertin sur le point de se marier se remémore sa liaison passionnée avec une ex-courtisane espagnole. Adaptation compétente d'une nouvelle de Jules Barbey d'Aurevilly. Scénario épuré. Dialogues parfois lourds. Reconstitution d'époque convenable. Mise en scène sobre. Jeu inégal des principaux protagonistes. (sortie en salle: 10 août 2007)
Un libertin sur le point de se marier se remémore sa liaison passionnée avec une ex-courtisane espagnole. Adaptation compétente d'une nouvelle de Jules Barbey d'Aurevilly. Scénario épuré. Dialogues parfois lourds. Reconstitution d'époque convenable. Mise en scène sobre. Jeu inégal des principaux protagonistes. (sortie en salle: 10 août 2007)
Pour la première fois de sa carrière, Catherine Breillat (ROMANCE, SALE COMME UN ANGE) se frotte au film d'époque en adaptant une nouvelle de Barbey d'Aurevilly, écrivain à scandale du XIXe siècle («Le Rideau cramoisi»). Au regard de son précédent et sulfureux ANATOMIE DE L'ENFER, ce long métrage pourrait sembler sage. Certes, la mise en scène se révèle sobre et respectueuse du sujet. Le scénario, épuré, s'en tient à une structure narrative simple, portée par un long flash-back qui lui sert de squelette. Cependant, les dialogues, abondants, portent le poids de leur âge. Dans la bouche des protagonistes, ils paraissent même parfois lourds. À la longue, cette lourdeur nuit au rythme. Moult séquences d'ébats torrides viendront susciter une variation de stimuli. Malheureusement, en déshabillant trop rapidement ses amoureux, Breillat dissipe la tension sexuelle essentielle à la magie d'un tel récit. Au sein d'une distribution inégale, signalons la beauté atypique des amants, qui aimantent notre regard.
Texte : Michel Defoy
Anabelle Nicoud - La Presse
Asia Argento (...) incarne la vulgarité et la sensualité de son personnage, moitié louve, moitié sorcière. Hystérique et triviale, elle donne à son personnage sa pleine démesure. En dépit de sa facture plus classique, (...) UNE VIEILLE MAÎTRESSE ne déroutera pas les amateurs de Catherine Breillat.
Michel Defoy - Voir
Le scénario, épuré, s'en tient à une narration fort conventionnelle, assez peu dynamique. (…) Quelques scènes de cul assez crues viennent ajouter un peu de piquant. Les textes, avec (...) leurs tournures d'antan, paraissent lourds dans la bouche des principaux personnages. (…) Quand même, on reconnaîtra à Breillat d'avoir avalisé un coup de casting audacieux. Les deux amoureux sont au moins fascinants à regarder.
Charlotte Lipinska - Télé Ciné Obs
Entre la pureté des sentiments et l'irrépressible désir, il y avait (...) matière à nous émouvoir. Hélas, UNE VIEILLE MAÎTRESSE se révèle d'un ennui mortel qu'aucun trouble n'éveille, si ce n'est la gêne devant quelques scènes particulièrement maladroites. Face à Asia Argento étrangement absente et pas toujours compréhensible, le jeune Fu'ad Aït Aattou s'en sort avec les honneurs. Maigre consolation...
Olivier Séguret - Libération
(...) ce film est incontestablement celui d'une nouvelle maturité pour la cinéaste (...) de ROMANCE: le changement de registre, de style et de regard est complet, radical et, du point de vue de la trajectoire de l'artiste, révolutionnaire. (...) le couple d'acteurs élu par la cinéaste est remarquable.
Emmanuèle Frois - Le Figaro Scope
Au départ, le plus bel atout, c’est bien sûr le roman de Jules Barbey d’Aurevilly. (...) Catherine Breillat qui désirait «revenir à l’essence de la vie, au plaisir, au romantisme et à la passion» a réussi à s’emparer du texte de manière directe et libre, donnant corps et vie à une langue très littéraire, à travers le jeu naturel de ses acteurs.