Fr. 2007. Comédie sentimentale de Emmanuel Mouret avec Emmanuel Mouret, Virginie Ledoyen, Julie Gayet. Afin de prévenir l'homme qui veut l'embrasser du danger d'une telle intimité, une Parisienne mariée lui raconte l'histoire d'un baiser aux conséquences inattendues. Récit fluide et élégant opposant deux récits parallèles décalés. Réalisation soignée, parfois un peu étriquée. Formidable utilisation de la musique de Schubert et Tchaikovski. Interprétation gracieuse. (sortie en salle: 9 mai 2008)
Afin de prévenir l'homme qui veut l'embrasser du danger d'une telle intimité, une Parisienne mariée lui raconte l'histoire d'un baiser aux conséquences inattendues. Récit fluide et élégant opposant deux récits parallèles décalés. Réalisation soignée, parfois un peu étriquée. Formidable utilisation de la musique de Schubert et Tchaikovski. Interprétation gracieuse. (sortie en salle: 9 mai 2008)
Après CHANGEMENT D'ADRESSE, Emmanuel Mouret poursuit sa réflexion sur la frontière amour-amitié dans cette comédie élégante et sans âge où un accident de chimie amoureuse chamboule les vies de deux esprits rationnels. Simple en surface, complexe en vérité, le scénario fluide met en opposition ses deux histoires parallèles, le cinéaste forçant le décalage en donnant à la première une tonalité chaude et organique (Émilie et Gabriel) qui jure avec celle, aseptisée et quasi monochrome, de la seconde (Judith et Nicolas). La musique de Tchaikovski et surtout de Schubert met en évidence, ici l'ironie des situations, là la couleur d'un sentiment, selon une technique apprise, de toute évidence, chez Woody Allen. La parenté artistique est d'autant plus frappante que Mouret, qui joue Nicolas, exploite une panoplie de tics d'intellectuel par lesquels le cinéaste, l'acteur et le personnage se confondent. Sa mise en scène, un peu étriquée par moments, multiplie les plans fixes composés avec soin, dans lesquels ses interprètes s'expriment et se déplacent avec grâce.
Texte : Martin Bilodeau
André Lavoie - Le Devoir
Ce badinage amoureux (est) d'une grande sobriété visuelle (...). La véritable opulence d'UN BAISER S'IL VOUS PLAÎT se profile dans des dialogues pétillants d'intelligence, des acteurs troublants de sincérité (...) et un humour cédant discrètement sa place à un émouvant désordre des sentiments.
Jean-Pierre Lacomme - Le Journal du dimanche
Entre Rohmer pour les longues et savoureuses digressions et Pierre Richard pour la séduction maladroite (...), Emmanuel Mouret recompose une subtile carte du tendre dont l'atout maître reste le désir. (...) Concernant les déclinaisons amoureuses, UN BAISER S'IL VOUS PLAIT emprunte plus souvent les départementales de la tendresse que les autoroutes de la drague.
Olivier de Bruyn - Première
(...) entre crise morale et humour grinçant, Emmanuel Mouret met en scène, avec une subtilité confondante, le ballet faussement futile et souvent cruel de ses protagonistes. Sous la légèreté apparente du badinage, derrière l'humour délicat des situations et des dialogues, le désarroi amoureux, érotique et existentiel vit sa vie.
Mathilde Blottière - Télérama
Ici, le marivaudage est d'autant plus drôle qu'il se pare des atours d'une solennité délicieusement désuète. (...) Fidèle à ses influences rohmériennes, le cinéaste soigne une fois encore les dialogues. Au-delà des maladresses du corps, le comique vient ainsi se nicher dans les dérapages plus ou moins contrôlés de la langue.
Éric Loret - Libération
(...) Emmanuel Mouret et Julie Gayet se sortent royalement de l’extravagant soliloque mouretien distribué entre tous les personnages (...). Le carton-pâte de la mise en scène, rythmée par les corps et décors agencés en parfaite symétrie, imprime de même un grand sourire grave au coin d'UN BAISER: Mouret montre ici comment on se la raconte, comment la parole (...) «déploie le désir».
Jean Roy - L'Humanité
Le charme des films de Mouret est, en restant résolument moderne, de retrouver cette époque révolue, de s’imposer des codes alors qu’ils ont disparu. Autant dire que Truffaut, Resnais et (...) Rohmer (...) ne sont pas loin. Amour du beau langage pour mieux tourner autour du pot, amour du cadre qui ne dévoile rien tout en disant tout sont au rendez-vous.