H.-K. 2007. Drame sentimental de Wong Kar-wai avec Norah Jones, Jude Law, Natalie Portman. Une jeune femme en peine d'amour quitte New York pour devenir serveuse au Tennessee, puis au Nevada. Film éthéré parfois envoûtant, au climat onirique. Récit éparpillé aux personnages peu développés. Réalisation minutieuse. Interprétation impeccable. (sortie en salle: 9 mai 2008)
Une jeune femme en peine d'amour quitte New York pour devenir serveuse au Tennessee, puis au Nevada. Film éthéré parfois envoûtant, au climat onirique. Récit éparpillé aux personnages peu développés. Réalisation minutieuse. Interprétation impeccable. (sortie en salle: 9 mai 2008)
Les inconditionnels du Hong-Kongais Wong Kar-wai (CHUNGKING EXPRESS, 2046) goûteront sans doute cette incursion poétique et lyrique en territoire américain. La plastique si personnelle à l'auteur d'IN THE MOOD FOR LOVE est mise à contribution dans chacune des images léchées de ce film éthéré et parfois envoûtant. Les couleurs chaudes dominent, la trame musicale capte l'émotion et la composition en téléphoto, avec objets ou néons flous de part et d'autre du cadre, forge un climat aussi hyperréaliste qu'onirique. Cependant, le scénario éparpillé n'est pas à la hauteur des ambitions du cinéaste, qui a gonflé un de ses courts métrages pour en constituer la trame. La minceur du propos, le manque d'épaisseur des personnages et l'abus de stéréotypes empêchent le film d'atteindre la hauteur souhaitée. Malgré tout, plusieurs scènes se révèlent très intenses grâce à la contribution d'acteurs chevronnés, dont celle de l'impeccable David Strathairn. Quant à la chanteuse Norah Jones, novice au cinéma, sa silhouette diaphane illumine le film.
Texte : André Caron
Sarah Talbot - Le Journal de Montréal
(...) les acteurs réussissent à transmettre quelques frissons et (...) la beauté des images plaira sans doute à plusieurs. Ll’histoire n’a rien d’extraordinaire et se déroule lentement. Un peu au rythme de la vraie vie. Pour les fans de Kar Wai, le dernier opus du cinéaste émérite pourrait les laisser sur leur faim.
Olivier Bonnard - Télé Ciné Obs
Bluette insipide et carte postale du touriste Wong Kar-Wai en vacances aux États-Unis, le film assène sa philosophie de comptoir et ses métaphores sexuelles malheureuses à base de tarte à la myrtille et glace vanille: le style WKW, plus chatoyant que jamais, tourne complètement à vide. Complètement tarte.
Philippe Azoury - Libération
2046 bégayait une recette (celle qui avait prévalu au succès mondial d'IN THE MOOD FOR LOVE), MY BLUEBERRY NIGHTS la radote. Il ne reste plus grand-chose d’attrayant à se perdre dans ces circonvolutions romantiques basées, pour la énième fois, sur des lignes de vies qui se croisent, se perdent, se retrouvent, se manquent.
Pierre Murat - Télérama
La dérive géographique et sentimentale d'Elizabeth se révèle (...) plus douce qu'à l'ordinaire. Plus sucrée. (...) Séduisant au possible, MY BLUEBERRY NIGHTS reste néanmoins un film mineur, parce que Wong Kar-wai n'y filme que le temps qui se perd et peut encore être sauvé. Alors que dans 2046, son dernier chef-d'oeuvre, il se lançait à la poursuite du temps perdu.
Marie-Noëlle Tranchant - Le Figaro Scope
On retrouve les thèmes lyriques du réalisateur (...), mis à la sauce américaine. Wong Kar-wai n’a rien perdu de son raffinement, mais c’est comme si, en se coupant de ses racines, il devenait un peu étranger à lui-même, trop occupé à recopier le folklore U.S. de la route (...). Le film en garde un côté exercice de style qu’on peut trouver (...) factice. Mais il y a des moments de charme, de tendresse, de fantaisie.
Pascal Mérigeau - Le Nouvel Obs
Entre réminiscences de CHUNGKING EXPRESS (...) et échos d'IN THE MOOD FOR LOVE (...), Wong Kar-wai fait la part belle à ses acteurs (...). Oui, il filme admirablement les femmes, (...) oui, son film présente quelques fulgurances visuelles. Oui, aussi et surtout, le cinéaste traverse une période de doute (...). Il semble ici à la poursuite de lui-même, il s'imite.