L’AVIS DE MEDIAFILM

Raymond De Felitta jette sur sur Jackie Paris un regard inquisiteur et élogieux mais rarement pénétrant. On comprend d'entrée de jeu que le film est né d'un impératif personnel. Or, la question qui obsède le cinéaste (pourquoi le jazzman n'a jamais percé auprès du grand public) n'a rien de scientifique et les amorces de réponses qu'il fournit sont, dans l'ensemble, peu convaincantes. Bien intentionné mais porté sur l'anecdote, De Felitta se donne le temps d'exprimer son regret d'un tel mauvais sort, donne à Paris l'occasion de ventiler sa frustration d'un tel échec. Mais aucun ne fournit de pistes de réflexion sur les règles cruelles du show business, avec lesquelles le principal intéressé aurait supposément pris trop de libertés. La forme mal équarrie du film, à la fois journal de bord et enquête culminant sur un épisode de retrouvailles forcées et de mauvais goût, manque de liant et entretient maladroitement le mystère du personnage. Un mystère que les témoignages, nombreux, parfois éclairants et résolument subjectifs, contribuent eux aussi à cultiver.

Texte : Martin Bilodeau