L’AVIS DE MEDIAFILM

Six ans après LA BOUTEILLE, charmante comédie dramatique aux accents autobiographiques qui inaugurait sa filmographie, Alain Desrochers refait surface dans un registre opposé: le film de genre, impersonnel, gonflé à la testostérone, visant le plus bas dénominateur commun. À ce titre, NITRO est une franche réussite. La sottise abyssale des personnages, jumelée à l'invraisemblance des situations, donnent lieu à un enchaînement de poursuites énergiques et de courses contre la montre dont l'enjeu ultime (le coeur de la conjointe du héros) offre un contrepoint mélodramatique artificiel. En outre, les clichés pullulent, le moindre n'étant pas cette opposition quasi biblique entre la compagne passive et virginale, et l'ex-petite amie, active et hypersexuée, à laquelle Lucie Laurier donne du chien. Avec sa tête de doux voyou et son corps athlétique, Guillaume Lemay-Thivierge campe efficacement un héros viril, plus habile avec un volant qu'avec ses sentiments. La réalisation clippée abonde dans le même sens, Desrochers affichant une nette préférence pour les troubles de moteur que pour les choses du coeur.

Texte : Martin Bilodeau