G.-B. 2007. Comédie dramatique de Woody Allen avec Ewan McGregor, Colin Farrell, Hayley Atwell. Deux frères ambitieux mais fauchés font appel à un oncle riche qui, en échange d'une forte somme, leur demande de tuer un de ses anciens partenaires d'affaires. Captivante méditation sur le thème de «Crime et châtiment». Nombreux motifs rappelant l'oeuvre antérieure de l'auteur. Réalisation manquant parfois de vigueur. Bons interprètes. (sortie en salle: 5 décembre 2008)
Deux frères ambitieux mais fauchés font appel à un oncle riche qui, en échange d'une forte somme, leur demande de tuer un de ses anciens partenaires d'affaires. Captivante méditation sur le thème de «Crime et châtiment». Nombreux motifs rappelant l'oeuvre antérieure de l'auteur. Réalisation manquant parfois de vigueur. Bons interprètes. (sortie en salle: 5 décembre 2008)
Méditation sur le thème de «Crime et Châtiment», CASSANDRA'S DREAM fait l'effet, dans la galaxie de Woody Allen, d'un satellite de MATCH POINT éclairé par le soleil de CRIMES AND MISDEMEANORS. Le thème principal (le meurtre par ambition) ainsi que la très belle musique de Philip Glass (citant Schubert) évoquent en effet les principaux motifs de ces deux très grands crus. À la différence notable que le scénario documente ici une chute spiralesque et sans espoir vers le bas, à grands renforts d'humour noir, et dans un style naturaliste qui, dès les premières bobines, ne manque pas d'étonner. De fait, le cinéaste plante sa caméra en plein territoire de Mike Leigh (SECRETS AND LIES). Puis, peu à peu, le ton badin passe à l'acide, et le drame métaphysique, qui n'aurait pas déplu à Ingmar Bergman, s'installe à demeure. Le scénario manque parfois de nuance et la réalisation, de vigueur. Mais tous les acteurs, étrangers à l'univers du cinéaste, se donnent sans compter, à commencer par Colin Farrell, étonnant en voyou criblé de remords.
Texte : Martin Bilodeau
Kevin Laforest - Voir
(...) ce thriller hitchcockien aux accents de film noir et de tragédie grecque présente des personnages ambigus et complexes, admirablement interprétés par un Ewan McGregor frimeur (et) un Colin Farrell torturé (...). Allen livre ici un film efficace et étonnant qui, sans réinventer le genre, parvient néanmoins à nous garder aux aguets du début à la fin.
Pascal Mérigeau - Le Nouvel Obs
(...) le sentiment s'est imposé que le film ne trouvait pas son ton, entre comédie noire et on ne sait trop quoi, qui semble courir après des péripéties dont ni les acteurs, ni la photographie (banale), ni la réalisation (routinière) ne font oublier ce qu'elles ont de terriblement prévisible.
Olivier Bonnard - Télé Ciné Obs
Plus noir encore que MATCH POINT, le film sonne étrangement faux et ce malgré des acteurs impeccables (...). Malgré les efforts désespérés de Philip Glass à la musique, le film n'atteint jamais la dimension de tragédie grecque à laquelle il aspire et finit même par basculer dans le fait-divers.
Jacques Morice - Télérama
Allen montre des tricheurs et des humiliés (...), sans le moindre chichi. D'où un aspect brut de téléfilm qui renforce le travail très physique des comédiens. (...) Ewan McGregor est parfait en faux minet, jouisseur et dragueur immature (...). Mais il y a surtout Colin Farrell (...). Un fauve hagard et paniqué dans ce film cuisant sans gagnants ni perdants magnifiques.
Marie-Noëlle Tranchant - Le Figaro Scope
Après MATCH POINT, Woody Allen signe un nouveau film noir, moins cynique et plus tragique, dans une Angleterre qui lui est devenue familière (...). Colin Farrell et Ewan McGregor sont l’un et l’autre des interprètes particulièrement attachants et captivants, garçons sympathiques qui découvrent à la fois le mal et la conscience morale.