Fr. 2007. Drame policier de Alain Corneau avec Daniel Auteuil, Monica Bellucci, Michel Blanc. Avant de fuir pour l'Italie, un truand en cavale participe à un ultime braquage afin de se renflouer. Adaptation rétro et criarde d'un roman noir de José Giovanni. Manque de rythme et de force dramatique. Plastique soignée. Interprétation inégale.
Avant de fuir pour l'Italie, un truand en cavale participe à un ultime braquage afin de se renflouer. Adaptation rétro et criarde d'un roman noir de José Giovanni. Manque de rythme et de force dramatique. Plastique soignée. Interprétation inégale.
Avec ses couleurs criardes, ses décors volontairement artificiels et son look rétro de polar à l'américaine, cette adaptation d'un roman noir de José Giovanni par Alain Corneau (LES MOTS PERDUS, SÉRIE NOIRE) en laissera plus d'un perplexe. Bien que plastiquement réussi, le film manque de rythme et d'ampleur dramatique. Un peu d'humour et de second degré n'auraient pas nui non plus à cette production luxueuse aux allures de DICK TRACY revu par Tarantino. Précédemment adaptée par Jean-Pierre Melville, cette nouvelle mouture du DEUXIÈME SOUFFLE n'est finalement qu'un exercice de style prétentieux et un peu vain. Au sein d'une distribution prestigieuse, Jacques Dutronc (C'EST LA VIE) promène son visage émacié avec élégance alors que Daniel Auteuil peine à convaincre.
Texte : Olivier Lefébure
Vincent Ostria - L'Humanité
Si le premier DEUXIÈME SOUFFLE était sec, désespéré, moderne, le second est rétro, outrancier, m’as-tu-vu. (...) il faudrait que ça bouge. Mais sur le plan de l’action, ça n’a pas la nervosité requise. Alain Corneau (...) s’appesantit sur les dialogues (...) et multiplie les effets voyants. (...) En désespoir de cause, il emprunte à Peckinpah et John Woo leurs ralentis et giclements de sang pour l’ultime fusillade.
Aurélien Ferenczi - Télérama
Jacques Dutronc, Jacques Bonnaffé, Gilbert Melki (...) jouent juste parce qu'ils sont dans le plaisir de la composition. (...) La mise en scène d'Alain Corneau a parfois l'efficacité des petits maîtres hollywoodiens. (...) Mais il manque à ce DEUXIÈME SOUFFLE un moteur plus puissant que la simple nostalgie d'un genre et d'une époque. Il y manque la vie, tout simplement.
Nicolas Schaller - Télé Ciné Obs
Comme asphyxiés par l'exercice de style, les personnages ne parviennent pas à dépasser leur dimension archétypale pour prendre vie. Du coup, ce DEUXIÈME SOUFFLE a bien du mal à trouver sa respiration. Reste un polar hybride au charme artificiel mais réel, porté par un récit d'une grande force tragique et un casting poids lourd qui va du pire (Bellucci) au meilleur (Dutronc).
Thierry Jousse - Libération
Dire (...) que le film est une réussite totale serait mentir. Là où Melville se distinguait par la sécheresse du trait et la beauté de l’épure, Corneau pèche parfois par emphase et mauvais goût. Trop d’orange, trop de studio, trop d’argent, trop d’artifices, trop de sérieux, trop de conscience. Il n’en reste pas moins que ce DEUXIÈME SOUFFLE (...) ne manque pas de panache.
Marie-Noëlle Tranchant - Le Figaro Scope
Grands fauves et petites frappes se cachent, se taisent, se jaugent, s'affrontent, au long d'une intrigue à rebondissements. (...) L'esthétique bizarrement criarde (...) avec ses rouges, ses verts et ses jaunes néon, n'est pas très séduisante. Et les acteurs mettent quelque temps à trouver leurs marques. Mais ils sont de plus en plus convaincants à mesure que le film avance.