Fr. 2007. Drame social de Abdellatif Kechiche avec Habib Boufares, Hafsia Herzi, Faridah Benkhetache. Réduit au chômage, un ouvrier d'origine maghrébine tente d'obtenir le soutien des notables de Sète pour ouvrir un restaurant à couscous sur un vieux rafiot. Portrait ambitieux et riche en détails sociologiques d'une communauté arabe en France. Galerie imposante de personnages attachants. Caméra furtive. Interprètes d'un naturel confondant. (sortie en salle: 1 août 2008)
Réduit au chômage, un ouvrier d'origine maghrébine tente d'obtenir le soutien des notables de Sète pour ouvrir un restaurant à couscous sur un vieux rafiot. Portrait ambitieux et riche en détails sociologiques d'une communauté arabe en France. Galerie imposante de personnages attachants. Caméra furtive. Interprètes d'un naturel confondant. (sortie en salle: 1 août 2008)
Après L'ESQUIVE, Abdellatif Kechiche (LA FAUTE À VOLTAIRE) a remporté un second César du meilleur film pour cette oeuvre belle et pénétrante sur la communauté maghrébine en France. Le portrait, d'une justesse étonnante, cumule les détails sur les difficultés d'intégration et les scènes de la vie quotidienne, sous un concert parfois cacophonique d'échanges verbaux. Sans se limiter au parcours du chômeur, le cinéaste promène sa caméra furtive, qui capte les gestes les plus anodins, autour de la riche galerie de personnages attachants qui l'entourent. Résultat: une peinture de milieu au réalisme saisissant, renforcé par le jeu naturel d'acteurs non professionnels. En plus d'offrir quelques clins d'oeil à l'oeuvre de Pagnol ou au cinéma de De Sica, la dernière partie du film prend les allures des meilleurs thrillers, le suspense étant axé... sur la conception d'un simple repas de couscous (la graine) au poisson (le mulet).
Texte : André Lavoie
Alain Spira - Paris Match
Disons, pour résumer, que nous avons enfin trouvé notre Ken Loach. La tcatche en plus... Filmeur hors pair, directeur d'acteurs de génie, ce metteur en scène est aussi un redoutable façonneur d'histoires. Son scénario est une mécanique de précision aux rouages implacables lubrifiés à l'huile... d'olive.
Pascal Mérigeau - Le Nouvel Observateur
Si une telle humanité émane de ces scènes de repas, si de ces conversations (...) se dégage une telle intensité, si une liberté totale semble régner sur le film (...), c'est que tous ceux qui ont contribué à cette réussite extraordinaire ont travaillé comme des perdus. Cette humanité, intensité, liberté, seuls les plus grands l'ont obtenue.
Pierre Murat - Télérama
Comme dans L'ESQUIVE, les mots se bousculent, les expressions, toujours les mêmes, répétées à l'infini, deviennent une litanie étrange, bizarre mélange de langue parlée et de texte ourlé. C'est magnifique. (...) Jusqu'au bout, Kechiche ne dévie pas: il filme la tragédie d'un homme qui veut se prouver qu'il existe encore.
Éric Libiot - L'Express
Kechiche (...) défriche un nouveau territoire: celui d'un cinéma de la parole en mouvement, d'un art moderne en ce qu'il dit le réel et regarde vers l'avenir. Dans la lignée d'un Renoir ou d'un Pialat, mais sans l' (...) affabilité de l'un ni la rugosité de l'autre, Kechiche filme le corps et le mot en un moment égal, parfait et réjouissant.
Dominique Widemann - L'Humanité
Dans les scènes introductives du film formidable (de) Kechiche (...), tout est là (...). La situation mise en place contient les germes du destin, à ce moment invisible. (...) Le récit qui va suivre possédera l’ampleur d’une saga, tout en plans serrés, comme si la réduction des espaces attribués aux personnages en accroissait la vérité.
Didier Péron - Libération
L’auteur de L’ESQUIVE éblouit avec un nouveau film ambitieux, croisant énergie populaire et audace expérimentale. (...) Le film, (qui) n’a (...) rien d’une chronique particulièrement tendre sur la famille, (...) frappe (...) par sa dureté d’observation, la lumière implacable qu’il promène sur ses personnages.