All. 2007. Drame de moeurs de Jan Bonny avec Matthias Brandt, Victoria Trauttmansdorff, Wotan Wilke Möhring. Un policier qui hésite à accepter une promotion cache à ses collègues et amis que son épouse, malheureuse et instable, a pris l'habitude de le rouer de coups. Cas troublant de violence conjugale, exploré sur un ton froid et cruel. Récit bien écrit, aux notations psychologiques justes. Traitement réaliste. Caméra à l'épaule inquisitrice et expressive. Interprétation forte et nuancée. (sortie en salle: 12 septembre 2008)
Un policier qui hésite à accepter une promotion cache à ses collègues et amis que son épouse, malheureuse et instable, a pris l'habitude de le rouer de coups. Cas troublant de violence conjugale, exploré sur un ton froid et cruel. Récit bien écrit, aux notations psychologiques justes. Traitement réaliste. Caméra à l'épaule inquisitrice et expressive. Interprétation forte et nuancée. (sortie en salle: 12 septembre 2008)
Ce premier long métrage du Bavarois Jan Bonny frappe fort. À la manière sèche et cruelle de son regretté compatriote Fassbinder, le jeune cinéaste exécute devant nous une vivisection à froid d'un mariage condamné, où l'amour sincère de l'époux veule pour sa femme névrosée passe par une soumission malsaine, toutefois appelée à voler en éclats. Filmé au début de dos, tel un démiurge, le père de la protagoniste, pourvoyeur condescendant et extrêmement exigeant, apparaît comme le grand responsable de ce gâchis. Son ombre écrasante plane sur ce récit fort bien écrit, aux notations psychologiques justes, y compris dans la description du collègue envieux, terriblement humain dans sa médiocrité. Le traitement réaliste est rehaussé par le recours à une caméra à l'épaule inquisitrice et expressive. Enfin, l'interprétation est à la fois forte et nuancée.
Texte : Louis-Paul Rioux