Fr. 2007. Drame de guerre de Florent-Emilio Siri avec Benoît Magimel, Albert Dupontel, Aurélien Recoing. Pendant la guerre d'Algérie, un jeune lieutenant français idéaliste connaît d'éprouvantes désillusions. Transposition intimiste, par le biais de la fiction, d'un essai de l'historien Patrick Rotman. Récit solennel aux ressorts dramatiques discrets. Mise en scène musclée trahissant parfois le budget modeste de la production. B. Magimel troublant de vérité. (sortie en salle: 25 avril 2008)
Pendant la guerre d'Algérie, un jeune lieutenant français idéaliste connaît d'éprouvantes désillusions. Transposition intimiste, par le biais de la fiction, d'un essai de l'historien Patrick Rotman. Récit solennel aux ressorts dramatiques discrets. Mise en scène musclée trahissant parfois le budget modeste de la production. B. Magimel troublant de vérité. (sortie en salle: 25 avril 2008)
Longtemps recouverte d'une chape de plomb, de sous laquelle ont émergé quelques films exigeants et peu vus (L'HONNEUR D'UN CAPITAINE, LA QUESTION), la guerre d'Algérie commence à prendre sa place dans la culture populaire française, plus de cinquante ans après son déclenchement. En fait foi cet ENNEMI INTIME solide, que le réalisateur Florent-Emilio Siri (HOSTAGE) et l'historien Patrick Rotman (auteur d'un essai du même nom) ont souhaité accessible et fidèle aux codes du genre. Pari relevé, malgré l'intimisme de la proposition (budget modeste oblige) et la discrétion des ressorts dramatiques, auxquels Siri pallie par une mise en scène vigoureuse. Dans une approche semblable à celle privilégiée par Francis Ford Coppola dans APOCALYPSE NOW, le film favorise d'entrée de jeu l'identification du spectateur au protagoniste central pour ensuite le forcer à subir sa détresse et sa déchéance. Bien secondé par Albert Dupontel, l'excellent Benoît Magimel porte le film sur ses épaules.
Texte : Martin Bilodeau
François Lévesque - Le Devoir
(...) la matière était là, abondante, riche d'anecdotes, (...) de faits historiques occultés (...). La caméra de Siri se concentre plutôt sur le détail horrible, la chair noircie, (...) les enfants égorgés, le tout (...) en gros plan. La manière est défendable - montrer l'horreur pour ne pas l'oublier - mais devient vite redondante et perd ainsi son pouvoir d'impact.
Brigitte Baudin - Le Figaro Scope
Tous les faits relatés sont exacts. Les personnages également. Tout cela donne au film force, crédibilité et authenticité. Méticuleux, précis, (...) Siri a réglé les batailles au millimètre près. Mais son film ne se contente pas de montrer les atrocités de la guerre (...). Il nous fait partager l’émotion, les sentiments d’hommes pris dans un conflit qui leur échappe.
Pascal Mérigeau - Le Nouvel Observateur
L'ENEMI INTIME repose sur un scénario dont l'intelligence n'aurait pas suffi à cette évocation de la guerre d'Algérie si elle ne s'était accompagnée d'une réelle habileté, relayée par une distribution parfaite, emmenée par Benoît Magimel et Albert Dupontel, excellents l'un et l'autre, et servie par une réalisation experte et très efficace.
Jean Roy - L'Humanité
(...) OTAGE, avec Bruce Willis. Cette expérience dans la superproduction boum-boum lui a apporté ce qui manque à tant de réalisateurs français, qui s’en moquent le plus souvent, le sens de l’action. Ici, le film est prenant au premier degré, coup de poing autant que coups de feu, le «PLATOON de la guerre d’Algérie» (...). À voir, de toute façon.
Thomas Baurez - Studio Magazine
D'un côté, le lieutenant idéaliste (...), de l'autre, le sergent expérimenté (...). Si le scénario joue sur cette dualité a priori tranchée, il est en réalité bien plus subtil, grâce (...) à une interprétation qui fait (...) corps avec une mise en scène à la fois ample et brutale, sèche et virtuose. (...) à mi-chemin entre JARHEAD (...) pour ses élans oniriques et FLANDRES (...) pour un certain dénuement esthétique.