All. 2007. Drame de Fatih Akin avec Baki Davrak, Nurgül Yesilçai, Hanna Schygulla. Entre l'Allemagne et la Turquie, les destins de quatre femmes et deux hommes s'entrecroisent de façon tragique. Scénario dense, elliptique, intelligemment structuré, sur les thèmes de la mort et de la réconciliation. Réalisation attentive et soignée. Interprétation relevée, parfois bouleversante. (sortie en salle: 2 mai 2008)
Entre l'Allemagne et la Turquie, les destins de quatre femmes et deux hommes s'entrecroisent de façon tragique. Scénario dense, elliptique, intelligemment structuré, sur les thèmes de la mort et de la réconciliation. Réalisation attentive et soignée. Interprétation relevée, parfois bouleversante. (sortie en salle: 2 mai 2008)
Après le percutant HEAD-ON, Fatih Akin, né en Allemagne de parents turcs, poursuit l'exploration de ses racines métissées, cette fois à travers un récit tour à tour dur et émouvant, sur les thèmes de la mort et de la réconciliation. En fait, l'auteur aborde de nombreux autres sujets, dont l'intégrisme religieux, la misère sexuelle, la lutte pour les droits individuels, l'entrée de la Turquie dans l'union européenne, l'importance de l'éducation et l'amour de la littérature, au fil d'un scénario elliptique, allusif, intelligemment structuré, qui réserve autant de coïncidences commodes que de rencontres manquées. La mise en scène attentive et soignée d'Akin met en relief les beautés contrastées de ses deux patries, filmées avec une affection palpable. Dans la foulée, le réalisateur rend un hommage touchant aux cinématographies allemandes et turques en réunissant sur son plateau Hanna Schygulla, égérie de Rainer Werner Fassbinder, et Tuncel Kurtiz, acteur fétiche de Yilmaz Güney. Ceux-ci offrent de magistrales interprétations, parfois bouleversantes, qui ne font cependant pas ombrage à celles de leurs talentueux jeunes partenaires.
Texte : Louis-Paul Rioux
Marc-André Lussier - La Presse
(...) Akin propose une mise en scène inspirée, classique dans sa forme, dans laquelle il se permet (...) de belles échappées. (...) DE L'AUTRE CÔTÉ est (...) un film important, particulièrement dans un contexte où les thèmes d’identité et d’affirmation se retrouvent au cœur du discours social et politique.
Maxime Demers - Le Journal de Montréal
Tout en subtilité, Fatih Akin aborde par le biais des quêtes de ses six personnages les thèmes du deuil, du pardon, de la réconciliation et de la culpabilité. Primé à Cannes l’an passé pour son scénario original et inventif, DE L'AUTRE CÔTÉ est un film riche, dense et poignant qui nous occupe l’esprit pendant longtemps.
Martin Bilodeau - Le Devoir
(...) le scénario (...) trouve le parfait équilibre entre différents contraires: la narration et la contemplation, l'éloquence et la suggestion, la liberté intérieure et les prisons extérieures (...). Des contraires complémentaires que la mise en scène discrète (...) caresse par des mouvements subtils et des images si fortes que les paroles deviennent superflues.
Geneviève Praplan - Ciné-Feuilles
Le réalisateur construit avec intelligence un film complexe, qui passe par quelques personnages pour évoquer de nombreux problèmes fondamentaux, tels que la migration, le combat politique, la pauvreté, la violence, l’éducation. Mais ce que disent surtout ces personnages, (...) c’est combien se rencontrer est difficile.
Kevin Laforest - Voir
Prises une à une, les différentes intrigues sont généralement captivantes, grâce à la mise en scène assurée de Fatih Akin et à la qualité de l'interprétation. Mais à tenter d'inclure trop d'éléments dans son scénario, le cinéaste en brouille le propos et en dilue quelque peu l'impact.
Sophie Grassin - Première
Avec DE L'AUTRE CÔTÉ, Fatih Akin signe sans nul doute son meilleur film à ce jour. Une fresque politique et universelle, incroyablement émouvante, étrangement apaisée, qui dit beaucoup en taisant presque tout. L'exil, le retour aux racines, l'idéologie, la pardon, la place des Turcs dans l'Europe actuelle...
Philippe Azoury - Libération
Chassé-croisé, musical, national, culturel, funèbre, mais on en ressort avec un arrière-goût de vie dans les yeux. Une ivresse politique. DE L'AUTRE CÔTÉ n’est jamais que le portrait d’un pays en explosion autant qu’en implosion. Dessin amoureux, mais à la façon déraisonnable de ceux qui ont deux cultures.
Pierre Murat - Télérama
Fatih Akin bâtit des scénarios complexes mais qu'il filme avec une fluidité splendide. Il est l'un des rares cinéastes actuels à unir - osmose rare - le politique et le sentiment. (...) De ce film bouleversant, on emporte des fragments, des gestes, des instants qu'on n'oublie plus.