Can. 2007. Drame psychologique de Bernard Émond avec Guylaine Tremblay, Guy Jodoin, Gildor Roy. Alors qu'ils viennent d'acquérir la maison de leurs rêves, une téléphoniste et son conjoint sont accablés par la maladie et les congédiements massifs. Solennel second volet d'une trilogie sur les vertus théologales. Scénario un brin manichéen prenant la forme d'une enquête. Traitement hermétique. Mise en scène d'une précision chirurgicale. Interprétation sobre et retenue. (sortie en salle: 17 août 2007)
Alors qu'ils viennent d'acquérir la maison de leurs rêves, une téléphoniste et son conjoint sont accablés par la maladie et les congédiements massifs. Solennel second volet d'une trilogie sur les vertus théologales. Scénario un brin manichéen prenant la forme d'une enquête. Traitement hermétique. Mise en scène d'une précision chirurgicale. Interprétation sobre et retenue. (sortie en salle: 17 août 2007)
Deuxième volet de la trilogie de Bernard Émond sur les vertus théologales (après LA NEUVAINE, sur la foi), CONTRE TOUTE ESPÉRANCE marque un étonnant recul. Pas tant sur le plan esthétique. Le savoir-faire du cinéaste, ainsi que le caractère indispensable de sa démarche exigeante et anti-spectaculaire, sont bien mis en valeur. Sur le plan du discours toutefois, on s'étonne du manque de nuance, voire de l'intransigeance et du manichéisme, dont fait preuve l'anthropologue de formation. Son portrait hermétique d'un monde ouvrier vertueux, opposé à celui, vénal, des actionnaires nantis, peut sembler un peu réducteur et forcé. La chose est d'autant plus étonnante que la palette des émotions des principaux personnages, très bien campés malgré le parti pris du silence qu'ils doivent défendre, est d'une richesse exceptionnelle. Et que la structure du scénario, qui prend la forme d'une enquête a posteriori des événements, est tout aussi maîtrisée que la photographie de Jean-Claude Labrecque.
Texte : Martin Bilodeau
Rachel Haller - Ici
Chez lui, tout est sobre, acéré. Des plans fixes, des dialogues sibyllins, des décors dépouillés, une bande-son épurée pour mener vers l’essentiel: l’émotion retenue parce que trop forte. C’est puissant, parfois froid, mais comme une douleur muette.
Manon Dumais - Voir
(...) pas de place pour le sordide ni le pathos chez le réalisateur de LA FEMME QUI BOIT. Le drame qu'il illustre ici, secondé par la photographie soignée de Jean-Claude Labrecque, montre l'être humain dans toute sa dignité et sa noblesse. Signant une mise en scène rigoureuse, Émond propose une incursion respectueuse et discrète dans l'intimité de gens que le cinéma québécois trop souvent néglige.
Virginie Roy - Le Journal de Montréal
(...) les silences du couple n'enlèvent absolument rien au rythme du film. Les images et la luminosité sont recherchées mais simples. Le cadrage met toujours l'accent sur les comédiens. Le jeu est retenu mais d'une grande intensité. (...) CONTRE TOUTE ESPÉRANCE, un film brillant et intense. Le cinéphile reste concentré jusqu'au bout.
Charles-Stéphane Roy - Séquences
Si Denys Arcand est le sociologue de notre cinéma, Bernard Émond s'en fait le philosophe et le théologien, obsédé par la perte des valeurs d'une province qui a tourné trop rapidement le dos à ses chapelles. (...) Film sur la perte, CONTRE TOUTE ESPÉRANCE emprunte un chemin de croix sans apparente rédemption. Il restera toutefois la charité...