Fr. 2007. Drame sentimental de Anne Le Ny avec Vincent Lindon, Emmanuelle Devos, Yeelem Jappain. Un enseignant dont l'épouse se meurt dans un hôpital se lie d'amitié avec la conjointe d'un patient atteint d'un grave cancer. Film de chambre nuancé et pudique. Quelques dialogues appuyés. Réalisation feutrée et attentive. V. Lindon émouvant dans un contre-emploi. (sortie en salle: 7 mars 2008)
Un enseignant dont l'épouse se meurt dans un hôpital se lie d'amitié avec la conjointe d'un patient atteint d'un grave cancer. Film de chambre nuancé et pudique. Quelques dialogues appuyés. Réalisation feutrée et attentive. V. Lindon émouvant dans un contre-emploi. (sortie en salle: 7 mars 2008)
La comédienne Anne Le Ny (LE GOÛT DES AUTRES, LA PETITE LILI) passe à la réalisation avec ce petit film de chambre nuancé et délicat, sur une rencontre amoureuse inattendue et moralement ambiguë, dont le scénario observe la progression avec pudeur et sans jugement. Bien que recourant parfois à des dialogues un brin appuyés ou psychologisants, l'auteure sait mettre en évidence le contraste entre ses deux personnages, à des stades très différents de l'épreuve du courage: lui, vaincu par le combat, elle, lâche devant la perspective de l'affrontement. Par souci évident de ne pas déplacer le foyer dramatique et de sombrer dans la facilité, la cinéaste ne nous fait jamais pénétrer dans la chambre des malades. L'essentiel du film repose en majeure partie sur les échanges de Lorraine et Bertrand, dans les lieux impersonnels de l'hôpital, ou dans la voiture de la première, un brin vulgaire, très bien défendue par Emmanuelle Devos. Dans un contre-emploi, Vincent Lindon est pour sa part émouvant et très crédible.
Texte : Martin Bilodeau
Normand Provencher - Le Soleil
CEUX QUI RESTENT brosse par petites touches le drame d’un couple uni par la solitude, la souffrance et la peur. Jamais on ne voit les malades ni les médecins. La mort plane en permanence, mais la réalisatrice a choisi de montrer la vie, celle qui reste lorsque tout est fini (...). Un film intimiste qui donne à méditer qu’au-delà de la maladie (...), la vie (...) demeure plus forte que tout.
Martin Bilodeau - Le Devoir
Film modeste, personnel, jamais complaisant, un brin «psychologisant» par moments, CEUX QUI RESTENT nous place (et c'est fort réjouissant parce que trop rare) dans une position morale inconfortable. (...) La vie, pour ceux qui restent, n'est pas simple. Anne Le Ny a l'humilité et la sagesse de le reconnaître.
Manon Dumais - Voir
Grâce à une mise en scène aussi discrète qu'efficace, Anne Le Ny traduit avec force le sentiment de culpabilité de ceux qui restent en vie, tout en évitant habilement le piège du pathos et encore plus celui de la morbidité. En résulte un film tendre, sincère et bouleversant sur le deuil et la résilience.
Jean-Pierre Lacomme - Le Journal du dimanche
Pour son passage à la réalisation, la comédienne Anne Le Ny s'impose avec talent. Concentrée sur ses personnages, elle signe une mise en scène fluide dans laquelle le pathos est banni. On sourit souvent, respirations nécessaires face au drame affleurant.
Sophie Grassin - Première
En guerre perpétuelle contre le pathos malgré la mort en maraude, attentive aux seconds rôles auxquels elle fut si souvent cantonnée, appliquée à utiliser au mieux l'espace fermé de l'hôpital, concentrée sur ses deux personnages (...), la cinéaste évite un à un tous les pièges dans lesquels elle aurait pu tomber.
Juliette Bénabent - Télérama
Au-delà d'une poignante histoire d'amour ratée, CEUX QUI RESTENT est (...) la chronique d'une culpabilité carnassière. (...). Jamais tire-larmes, tournant farouchement le dos au pathos, le film met en scène des personnages qui nous bouleversent à contre-courant: notre émotion naît de leur lutte pour ne pas se laisser submerger par les leurs.